Pour sa dernière année de fonctionnement, le régime actuel de l’intervention rencontre un franc succès. Ce système d’achat à prix garanti de 101 €/t a déjà vu 3,8 millions de tonnes (Mt) d’orge offertes à la fin de février.
« Les mises à l’intervention de l’orge sont indispensables pour maintenir les prix aux niveaux actuels », a rappelé, mercredi, Christian Vanier, directeur des filières de FranceAgriMer, à l’issue du conseil spécialisé des céréales.
Le blé est encore peu offert, avec seulement 130.000 tonnes, mais la nouvelle baisse des cours pourrait amplifier le mouvement. Sitôt entré en vigueur, lors de la prochaine campagne, le nouveau système pourrait être rapidement mis à l’épreuve.
« Les stocks sont alourdis par la récolte de 2009 et à la sortie d’hiver, les prévisions mondiales de production de blé sont très bonnes. La campagne de 2010 risque d’être difficile en termes de revenu », a prévenu Rémi Haquin, président du conseil spécialisé de FranceAgriMer.
Le nouveau système fonctionnera sans prix garanti pour l’orge et avec un prix garanti pour le blé dans la limite de 3 Mt. Bruxelles lancera des appels d’offres en cas de marché difficile. À chaque organisme stockeur de proposer son prix.
Ce principe des « enchères inversées » avait été vivement critiqué par le monde céréalier, qui jugeait ce nouveau mécanisme peu sécurisant. Finalement, Christian Vanier se veut rassurant : « Il faut admettre que la Commission européenne n’a pas eu de problème cette année à mettre en place ce type de système pour la poudre de lait et le beurre. Les prix sont restés proches des anciens prix d’intervention. De plus, il semble que la commission sache manier ce genre d’outil. »
La France trouve un second souffle à l’exportation de blé Christian Vanier, directeur des filières de FranceAgriMer, se réjouit : « Nous avions besoin d’un second souffle à l’exportation pour la deuxième partie de campagne, il semblerait que nous l’ayons trouvé. La parité monétaire joue en notre faveur en redonnant de la compétitivité aux céréales françaises ». « Les pays d’Afrique du Nord ont vécu sur leurs bonnes récoltes, mais ils reviennent à l’importation depuis janvier, éclaire Xavier Rousselin, chef de l’unité des grandes cultures de FranceAgriMer. Les embarquements pour les pays d’Afrique subsaharienne sont en hausse et continuent de s’amplifier. Cela est notamment dû à l’absence de l’Argentine sur le marché : ses disponibilités de blé sont exceptionnellement faibles et même insuffisantes pour assurer ses débouchés de proximité vers le Brésil. Il faut noter aussi un fort dynamisme des exportations françaises vers le Yémen ». |