Quelques dizaines d'agriculteurs et de militants ont organisé lundi devant l'Assemblée nationale un apéro à base de pain paysan, bières artisanales, fromage fermier ou crème de châtaigne, autant de produits menacés, selon eux, par le « brevetage du vivant ».
« Ces produits sont menacés parce que de plus en plus de brevets sont déposés sur les micro-organismes, le levain, les ferments lactiques. Et on veut interpeller les députés sur ce sujet », a expliqué à l'AFP Guy Kastler, responsable de la commission des semences à la Confédération paysanne.
Il y a également des inquiétudes autour des « préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) » dans les champs, telles que l'utilisation des purins d'orties ou de plantes pour soigner naturellement les cultures et les animaux.
Or, les plantes sont des biens communs vivants qui doivent rester inaliénables tant qu'ils ne sont pas préoccupants, estiment les organisateurs, à savoir treize organisations paysannes ou de protection de l'environnement comme la Confédération paysanne, Réseau semences paysannes, Les Amis de la Terre, Agir pour l'Environnement, l'Aspro-pnpp pour la reconnaissance des alternatives aux pesticides.
Et ils demandent aux députés de sécuriser l'utilisation de ces produits-là par les paysans dans le cadre de la loi d'avenir de l'agriculture, comme ils l'ont fait avec les semences. En février, le Parlement avait supprimé le délit de contrefaçon en cas d'utilisation par un agriculteur de certaines de ses semences de ferme dans le cadre de la loi sur la contrefaçon.
La loi d'avenir de l'agriculture doit revenir dans les prochaines semaines devant les députés, après avoir été adoptée en avril par les sénateurs qui ont notablement enrichi le texte.
Mardi, le député socialiste de la Dordogne Germinal Peiro et rapporteur de la loi à l'Assemblée devrait recevoir les organisateurs pour évoquer toutes ces questions, selon Guy Kastler.