Plus de 1.000 acteurs de l'économie céréalière française ont participé lundi après-midi à Paris au colloque « Génération blé, ambition céréales pour 2030 » organisé par l'AGPB (Association générale des producteurs de blé) à l'occasion de son 90e anniversaire.
Explorer les enjeux relatifs à la céréaliculture française à l'horizon de 2050 et les solutions pour « produire plus et produire mieux », tel était l'objectif de cette rencontre entre agriculteurs, chercheurs, agrofournisseurs et agrodistributeurs, décideurs publics, importateurs étrangers, économistes...
En guise d'introduction, Pascal Lamy, ancien directeur général de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), a rappelé l'importance du défi alimentaire à relever. « 3 millions de personnes vont rejoindre la classe moyenne qui en compte déjà 2 millions. Il y a une réelle nécessité d'ajuster l'offre à la demande. »
Lors de la première table-ronde du colloque, les intervenants ont rappelé que la France a son rôle à jouer sur les marchés intérieurs et extérieurs puisqu'elle détient de nombreux avantages comparatifs notamment « grâce à la performance de son système logistique » et qu'elle présente une relative stabilité climatique.
Youssef Ben Osmane, directeur général Graderco et président de la Fédération marocaine des négociants en céréales et légumineuses, a affirmé qu'il « apprécie la qualité du blé français ». « Plus de 50 % des importations en blé sont en provenance de la France », a-t-il expliqué.
« Il faut cependant faire face à la concurrence des pays de la mer Noire qui font du blé fort en protéines », a rappelé Jean-Philippe Everling, directeur d'Axéréal. La réglementation française reste trop contraignante et constitue un frein à la compétitivité d'après les intervenants. « Nos concurrents n'ont pas les mêmes contraintes que nous », a ajouté Jean-Philippe Everling, précisant que « les pouvoirs publics doivent mieux accompagner la filière ».
De son côté, Xavier Beulin, président de la FNSEA, a salué l'initiative du livre blanc présenté par l'AGPB qui répond, selon lui, aux « besoins de reconnaissance des paysans qui sont à même d'apporter des réponses aux enjeux environnementaux, aux citoyens et aux consommateurs ».
Dans la seconde partie du colloque, l'accent a été mis sur les moyens pour réussir permis par les progrès des sciences et l'accélération des innovations (génétique végétale, agriculture de précision, nouvelles technologies de l'information).
L'innovation technologique, mais aussi les savoir-faire agronomiques, sont capitaux pour produire plus en respectant mieux l'environnement, a indiqué Jacques Matthieu, directeur général d'Arvalis.
Catherine Feuillet, directrice de la recherche sur les caractères agronomiques chez Bayer, a rappelé l'importance de la recherche pour l'amélioration génétique. « Il y a quatre fois plus de recherche sur le mais que sur le blé, ce n'est pas normal », a-t-elle expliqué.
« La capacité exportatrice de la France est un réel atout pour notre pays », a pour sa part indiqué Hubert Védrine, ancien ministère des Affaires étrangères.
Quant à Philippe Pinta, président de l'AGPB, il a conclu : « La France va pouvoir répondre au défi alimentaire et la filière française céréalière est porteuse d'avenir. »