La Russie va introduire jusqu'à la fin de l'année un embargo sur les exportations de blé en raison de la chute des récoltes due à la canicule qui frappe le pays, a déclaré, jeudi, le Premier ministre, Vladimir Poutine.
« En raison des températures anormalement hautes et de la sécheresse, j'estime justifié d'instaurer un embargo temporaire sur les exportations de blé et de produits agroalimentaires dérivés », a-t-il déclaré, selon des images retransmises par la télévision russe.
La Russie, troisième exportateur mondial, fournit environ 8% de la production de blé de la planète. Le pays avait annoncé en début de semaine une révision à la baisse de ses récoltes de blé, à 70-75 millions de tonnes cette année, contre 90 millions de tonnes habituellement. En 2009, la Russie a exporté 21,4 millions de tonnes de céréales.
La consommation intérieure de céréales en Russie est d'environ 77 millions de tonnes en moyenne, et les réserves du pays s'élèvent à moins de 10 millions de tonnes.
L'embargo sur les exportations sera appliqué du « 15 août au 31 décembre », a précisé le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, cité par les agences russes.
« Il faut empêcher l'inflation des prix intérieurs et également sauver les têtes de bétail » en préservant les fourrages, a expliqué le Premier ministre.
Moscou a par ailleurs proposé au Kazakhstan - un autre grand producteur de céréales - et au Bélarus d'introduire aussi un moratoire sur leurs exportations, dans le cadre de l'Union douanière entre ces trois pays d'ex-URSS.
Compte tenu de l'effondrement prévu des récoltes, les céréales du fond d'intervention russe seront attribuées sans enchère aux régions le plus dans le besoin, a poursuivi Vladimir Poutine.
En outre, « nous allons accorder une aide financière de 35 milliards de roubles (890 millions d'euros) aux producteurs de céréales touchés par la sécheresse », a poursuivi le Premier ministre russe.
Dix des 35 milliards seront une « dotation sans contrepartie » et les 25 milliards restants seront accordés sous forme de « crédits à taux avantageux », a-t-il dit.