Les stocks ne devraient pas être reconstitués en 2012-13, même en misant sur une hausse de la production, observait Crystel l'Herbier, spécialiste des marchés chez Arvalis, le 24 janvier 2012, à l'occasion de la 14e journée de la filière du blé dur qui se tenait à la Rochelle.
0,8 million d'hectares de plus au Canada, 0,4 aux Etats-Unis, 0,1 en Italie, 0,02 en France... Les surfaces emblavées en blé dur pour la récolte de 2012 sont attendues en forte hausse, dans les grands pays producteurs, après une campagne marquée par une baisse des surfaces. « Au Canada, les farmers voient leurs stocks s'amenuiser, au niveau le plus faible depuis 2007, et le ratio de prix entre le blé dur et le blé tendre est en faveur du premier », constate Crystel l'Herbier.
Aux Etats-Unis, les emblavements sont encore en concurrence avec le blé tendre et le canola (colza de printemps), dans les plaines du nord-ouest du Dakota, mais la bataille pour les surfaces devrait jouer en faveur du blé dur. En Italie, premier pays consommateur, et deuxième producteur, les surfaces devraient croître dans les régions du Centre et du Sud. En France, les surfaces sont en légère hausse.
Vu les anticipations de surfaces, et en misant sur un potentiel de rendement moyen, la production du globe se situerait probablement entre 35,5 et 38,5 millions de tonnes (Mt) en 2012 (36 Mt en 2011), selon Arvalis, avec une hausse chez les grands pays exportateurs. La production pourrait être assez stable en France à 2,2 Mt. « Le risque de rouille brune est extrêmement élevé », prévient Philippe Braun, agronome d'Arvalis.
« Même avec une production mondiale qui se situerait dans la fourchette haute des prévisions, les stocks ne se reconstitueront que très peu au cours de la campagne 2012-13. Dès lors, les marchés devraient être extrêmement réactifs aux conditions climatiques (weather market), de mai à septembre », alerte Crystel l'Herbier.