Un projet de restructuration des activités de biodiesel du groupe Sofiprotéol a été présenté le 4 juillet au cours du comité « pôle végétal ». Il implique la fermeture, d'ici à la fin de 2013, de deux unités d'estérification, d'une unité de trituration et la fusion de Saipol et Diester Industrie en juin 2014.
La surcapacité des outils industriels a pesé dans cette décision. En conférence de presse, Yves Delaine, directeur général adjoint de Sofiproteol en charge du pôle végétal, a indiqué que « sur une capacité de production de Diester de 2 millions de tonnes (Mt) en France, l'activité n'en représentait que 1,6 Mt, soit 400.000 t de surcapacité ». La décision d'une pause à 7 %, en France, concernant le taux d'incorporation de biocarburants de première génération, et à 5 % au niveau européen, ne permettent pas d'envisager une croissance de l'activité de ces sites industriels.
L'arrêt de l'unité de Diester Industrie Flandre au 31 décembre 2013, dans le département du Nord, est aussi motivé par une concurrence forte de la part des producteurs de Diester du nord de l'Europe.
Par ailleurs, l'unité d'estérification de Novance à Venette, dans l'Oise, sera reconvertie pour la production d'ester méthylique d'huiles animales et usagées (EMHA/EMHU), dont l'incorporation par les raffineurs compte double, pour une capacité de 80.000 t. Par exemple, au lieu d'incorporer 2 litres d'huile de colza estérifiée dans les carburants, les raffineurs peuvent n'en utiliser qu'un d'EMHA ou EMHU. Cependant, concernant l'approvisionnement pour la production d'EMHA et EMHU, Yves Delaine a indiqué qu'il serait « principalement réalisé en France et Europe ». Des annonces à ce sujet, concernant des partenariats d'approvisionnement, seront faites dans les prochains jours.
Toujours au 31 décembre 2013, l'unité de trituration de Saipol à Venette fermera, en raison aussi d'une surcapacité de production.
Ces fermetures devraient permettre aux activités de biodiesel de Sofiproteol d'améliorer leur compétitivité, et de dégager des capacités d'investissement sur les biocarburants de « nouvelles générations », selon un communiqué du groupe.
Malgré la restructuration, l'utilisation de graines de colza par Sofiprotéol devrait se maintenir autour des 3 Mt par an selon Alain Brinon, directeur général de Saipol et Diester Industrie. Il réfute qu'il y ait pu avoir des défauts de livraison de graines de colza aux usines de trituration ou pour des contrats de Diester, et que cela ait pu jouer sur la rentabilité des outils industriels. Il concède cependant que l'usine du Mériot, dans l'Aube, a subi un arrêt estival plus long que d'habitude en raison du retard dans les moissons de colza cette année en France.
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lundi 08 juillet 2013 - 17h44
Ecoeurant. Nos politiques préfèrent enrichir les rois du pétrole plutot que d'offrir un petit débouché et donc un peu de revenu aux agriculteurs. Il faut arrêter de décider quelque chose un jour et de faire demi tour deux ou trois ans après en plantant les producteurs , les investisseurs (ils ont aussi fait le coup avec le solaire) . Combien d'emplois perdus? On n'en parle pas. Tout ça pour faire soi-disant plaisir à une bande d'anarchistes déguisés en écolos.