L'Argentine a annoncé le 22 octobre 2013 son intention de porter plainte contre l'Union européenne (UE) devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dès l'entrée en vigueur de taxes antidumping contre les importations de biocarburants argentins, le 28 novembre, approuvées mardi par les Européens.
« L'ampleur du préjudice que provoquera cette mesure protectionniste à une industrie qui se développait de manière dynamique et novatrice ne permet pas d'autre option que le recours à l'OMC », a précisé le ministère des Affaires étrangères argentin dans un communiqué.
Les pays de l'UE ont approuvé, le 22 octobre, la proposition de la Commission européenne de taxer très sévèrement les producteurs argentins et indonésiens de biocarburants, accusés de dumping et déjà soumis à des taxes provisoires sur le Vieux Continent. La Commission envisage d'imposer une taxe comprise entre 22 % et 25 % aux importations de biodiesel argentin, contre 8 % en moyenne actuellement.
Les industriels argentins démentent de leur côté tout dumping et dénoncent « un protectionnisme ». « L'application de cette mesure provoquerait l'effondrement de l'industrie argentine de biodiesel, et aurait des répercussions sur toute la filière soja, car l'Argentine fabrique son biodiesel à partir du soja », avait alerté récemment la Chambre argentine des biocarburants (Carbio).
Au cours des trois dernières années, les exportations de biodiesel argentin ont atteint en moyenne 1,5 million de tonnes, mais celles-ci devraient être divisées par trois en 2013 et pourraient être nulles en 2014, selon les professionnels du secteur.
L'Argentine est le premier producteur mondial de biodiesel, fabriqué à base d'huile de soja, avec une production de 2,5 millions de tonnes en 2012, dont 1,6 Mt à l'exportation, devant l'Indonésie et la Malaisie qui élaborent un biodiesel à base d'huile de palme.