Lors de son séminaire annuel au Salon de l'agriculture, l'Agence bio est revenue, jeudi, sur l'évolution de ce mode de production en Europe et dans le monde. La Commission européenne souhaite d'ailleurs réviser le cadre juridique et politique du règlement européen relatif à la production biologique.
Lors de sa brève apparition en ouverture du séminaire organisé par l'Agence bio, le 28 février 2013 au Salon international de l'agriculture (Sia), le ministre de l'Agriculture a redit son attachement à son projet agroécologique. « Les agriculteurs doivent prendre le défi environnemental au sérieux car il s'imposera de toute façon. L'agriculture biologique en est une composante », a-t-il déclaré.
François Thierry, président de l'Agence bio, a exprimé à Stéphane Le Foll son espoir de voir la loi d'avenir agricole porter un message concret pour le développement des productions bio. Le ministre a, quant à lui, rappelé l'importance de développer des circuits pour vendre cette production. « Le Grenelle de l'environnement et ses 20 % de surfaces bio n'ont aucun intérêt sans une structure globale ».
L'agriculture bio totalise 10 millions d'hectares en Europe, soit 26 % de la surface mondiale et 13 % des exploitations. Le marché européen des produits bio a été multiplié par 3,5 ces douze dernières années.
Dans ce contexte d'essor de la consommation, Dacian Ciolos, le commissaire européen à l'Agriculture, a souhaité mettre en œuvre une révision du dernier règlement européen bio datant de 2007. Joao Onofre, chef de l'unité de l'agriculture biologique à la Commission, a indiqué qu'une étude d'impact était en cours pour dégager des scénarios et évaluer leurs impacts sur les exploitations et le marché de la bio. Selon lui, cette révision s'explique par le manque de compétitivité de certains opérateurs, des règles économiques floues au regard de la coexistence avec les OGM notamment, et la disparition de la confiance des consommateurs, troublés par la multiplication des logos et le manque de transparence quant aux contrôles.
« Les consultations qui ont lieu actuellement permettront la publication d'un rapport et de propositions législatives au début de 2014 », a estimé Joao Onofre.