« Si l'on veut maintenir une aviculture digne de ce nom en France, les pouvoirs publics doivent nous aider à affronter la concurrence », a affirmé la Confédération française de l'aviculture (CFA), dans une lettre ouverte au ministre de l'Agriculture, diffusée lundi.
« Les filières avicoles et tout particulièrement les éleveurs ont su prendre leurs responsabilités. Mais il arrive un moment où l'accumulation des contraintes et des charges, parfois appliquées plus durement en France que dans d'autres pays européens, ne nous permet plus d'être compétitifs », ajoute la CFA.
« L'aviculture française peut donner l'impression d'être un secteur épargné par la crise que connaissent beaucoup de productions agricoles. Cette image ne reflète pas la réalité des situations des différents secteurs de production qui constituent l'aviculture », poursuit l'organisation syndicale. .
« En effet, malgré le fait que les éleveurs de volailles de chair n'aient plus de charges d'amortissement, leurs revenus restent extrêmement modestes. L'absence d'investissements significatifs en élevage depuis une dizaine d'années est un handicap considérable pour l'avenir de la filière française », souligne-t-elle.
« Il est quelque peu regrettable que nous n'ayons pu obtenir, à ce jour, de véritable plan de modernisation de notre parc de bâtiments alors que cette possibilité aurait pu être mise en œuvre comme pour les autres productions animales », écrit la CFA.
« La capacité exportatrice de l'aviculture française a été très largement entamée par les concessions accordées que ce soit par la réduction des aides à l'exportation que par la réduction des droits de douane favorisant l'ouverture du marché européen aux produits des pays tiers, produits qui de plus ne sont pas soumis aux mêmes contraintes environnementales, sanitaires ou de bien-être animal », constate-t-elle.
« Ce ne sont pas les échos des prochaines discussions pour un nouvel accord avec le Mercosur, en attendant une conclusion éventuelle de l'OMC, qui vont nous rassurer. La France doit avoir une position des plus fermes pour refuser que l'Europe ne s'engage dans de nouvelles concessions unilatérales destructrices de notre aviculture européenne », demande la CFA au ministre.
« Nous attendons toujours l'annonce en France, comme cela a été fait dans d'autres pays européens, d'aides pour permettre aux producteurs » d'œufs de mettre aux normes de bien-être animal leurs installations, ajoute-t-elle.
La CFA demande en outre de nouvelles mesures d'aide pour le secteur du lapin, dont le marché est toujours dans une situation « extrêmement difficile ».
L'organisation rappelle aussi que le secteur du foie gras doit « faire face à la mise aux normes de son parc de bâtiments » pour 2015, « ce qui va handicaper fortement ses coûts de production et dégrader sa compétitivité. Ce sont 108 millions d'euros qui devront être investis dans les cinq prochaines années ».
« Nous avons demandé un accompagnement pour les producteurs sur les trois années à venir afin que, rapidement, le défi soit relevé et que les coûts des matériels atteignent des niveaux plus convenables. Nous comptons sur la bonne mise en œuvre de ce plan. »
La CFA s'exprime également sur la hausse des coûts de production liée à l'envolée des prix des céréales. « La prise en compte de l'évolution des coûts de production dans les prix de nos produits à la consommation est d'une absolue nécessité », déclare-t-elle.