La Société nouvelle des yaourts de Littée (Snyl), leader des produits laitiers aux Antilles, a écopé d'une amende de 1,67 million d'euros pour abus de position dominante après avoir dénigré l'un de ses concurrents, la Laiterie de Saint-Malo, a annoncé le 24 juillet 2014 l'Autorité de la concurrence.
« Entre décembre 2007 et décembre 2009, la Snyl a diffusé un discours jetant le discrédit sur la qualité sanitaire » des produits d'un de ses concurrents, la Laiterie de Saint-Malo, « utilisant notamment des résultats contestables d'analyses bactériologiques et arguant de l'irrégularité des dates limites de consommation apposée sur les produits », explique l'Autorité dans un communiqué. L'Autorité s'est saisie d'office et a instruit des pratiques mises en œuvre par la Snyl en Guadeloupe et en Martinique à la suite d'indices transmis par la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF).
La Snyl est une société martiniquaise produisant des yaourts, desserts lactés et crème fraiche, commercialisées sous la marque Caresse antillaise ou pour le compte de la marque Yoplait. Elle détient 65 % des parts de marché aux Antilles. Cette société a fait réaliser plusieurs études bactériologiques « orientées » sur les yaourts et fromages frais Malo, concluant à leur manque de fraîcheur. Or, explique l'Autorité, ces études ont en fait appliqué aux fromages blancs les critères relatifs aux yaourts, alors que les réglementations prévoient des critères d'analyses différents pour chacun d'eux, faussant de fait les résultats. La Snyl a ensuite diffusé son discours auprès du syndicat professionnel du secteur et directement auprès des distributeurs.
La Laiterie de Saint-Malo a été exclue du syndicat, et plusieurs de ses produits n'ont plus été proposés par plusieurs enseignes. Les ventes de la Laiterie de Saint-Malo « ont ainsi été limitées » pendant la période et « les clients de ces enseignes privés d'un choix plus large », explique l'Autorité.
« La diffusion de propos trompeurs et dénigrants tenus par un opérateur dominant à l'encontre d'un de ses concurrents est une pratique grave au regard des règles de concurrence », souligne l'Autorité de la concurrence.
La sanction de 1,67 million d'euros prononcée à l'encontre de la Snyl et ses maisons-mères Socrema et Antilles Glaces, a « tenu compte de la durée de l'infraction (de décembre 2007 à décembre 2009), de la gravité de la pratique, et de l'importance du dommage causé à l'économie », est-il ajouté.
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