L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a présenté, mardi, son programme de travail pour 2012. Trois priorités sont mises en avant : la santé des abeilles, les risques microbiologiques dans l'alimentation et les nanomatériaux.
« L'Anses mobilisera l'ensemble de ses compétences pour lutter contre les phénomènes de mortalité des abeilles », assure l'agence dans un communiqué. Elle contribuera en 2012 à la mise en place d'un dispositif de surveillance épidémiologique des maladies des abeilles qui permettra d'objectiver leur état de santé.
En parallèle, elle mettra en œuvre les nouvelles règles, établies au niveau européen, pour l'évaluation des risques des produits phytosanitaires pour les abeilles, et, plus généralement, pour l'environnement.
Enfin, l'Anses mettra en place, d'ici à septembre 2012, un groupe d'experts destiné à mieux comprendre les effets des co-expositions des abeilles à des toxiques et des agents pathogènes, en vue d'éventuelles recommandations, d'ici à 2014, pour leur prise en compte dans la réglementation.
L'Anses se mobilisera également sur les risques microbiologiques dans l'alimentation. L'émergence brutale en Allemagne et, dans une moindre mesure, en France, au printemps de 2011, d'une épidémie liée à la contamination de produits végétaux par la bactérie E. coli O104:H4, ou encore les épisodes de contamination de produits végétaux qui ont eu lieu récemment en Angleterre et aux Etats-Unis, « appellent à renforcer la vigilance vis-à-vis des risques microbiologiques », estime l'Anses.
Trois axes d'actions sont identifiées : la mise en place du volet sanitaire de l'observatoire de l'alimentation qui permettra de centraliser toutes les données disponibles sur les dangers microbiologiques et chimiques dans les aliments ; l'information du consommateur via la réalisation d'un guide reprenant l'ensemble des recommandations de l'Anses aux consommateurs en matière d'hygiène alimentaire ; des travaux de recherche permettant d'améliorer les méthodes diagnostiques et la surveillance des pathogènes alimentaires majeurs et émergents.
Parmi les risques émergents, « les enjeux sanitaires liés au développement des nanomatériaux manufacturés occupent une place importante », estime l'Anses. En 2012, elle installera un groupe de travail pérenne sur les « nanomatériaux et santé – alimentation, environnement, travail » afin de suivre en temps réel l'actualité scientifique de cette thématique.
Dans la continuité des priorités que s'était fixées l'Anses en 2011, l'année 2012 sera également marquée par la poursuite des grands chantiers engagés en 2011 concernant notamment l'antibiorésistance, l'évaluation des risques pour les travailleurs agricoles exposés aux pesticides, les contaminants de l'alimentation, les radiofréquences ou encore les perturbateurs endocriniens.