Les ventes du commerce équitable peinent à décoller en France et restent loin du niveau des autres pays européens, regrettent ses promoteurs qui entendent profiter de la treizième Quinzaine du commerce équitable débutant ce samedi 4 mai 2013 pour tenter de convaincre les Français.
En 2012, les ventes d'aliments et d'objets garantissant des prix et des conditions de travail décents aux producteurs se sont établies à 408 millions d'euros, contre 371 millions d'euros en 2011, soit une hausse de près de 10 %, selon la Plate-forme pour le commerce équitable, qui organise l'événement.
La filière serait connue de 99 % des Français (enquête Ipsos 2011) et 78 % des consommateurs se sentent proches de cette démarche (enquête BVA 2012).
Pourtant, les consommateurs ne se ruent pas dans les rayons équitables. Le panier moyen par personne est aujourd'hui de 6,24 euros par an en France, contre 41 euros en Suisse et 34,5 euros en Grande-Bretagne.
Afin d'augmenter les dépenses des consommateurs et de se rapprocher des voisins européens, le gouvernement a annoncé, le 29 avril, un plan d'action national de 7 millions d'euros structuré en 14 actions. Son objectif est de « multiplier par trois les ventes de produits du commerce équitable en France dans les prochaines années », a déclaré Pascal Canfin, ministre délégué chargé du Développement.
Satisfait du plan gouvernemental, Marc Blanchard, directeur de Max Havelaar, association qui appose son label sur la majorité des produits équitables en France, a rappelé qu'il « reste maintenant à mobiliser les vrais acteurs économiques qui sont en premier lieu les enseignes de la distribution, et à aller mobiliser d'autres entreprises alimentaires ».
L'alimentation en pointe
Quelque 400 entreprises (artisans, PME, multinationales) sont engagées dans la filière en France, soit 15.341 salariés, sachant que le secteur de l'alimentaire représente 84 % du chiffre d'affaires. Le reste de l'activité est généré par l'artisanat, le textile, le tourisme...
42 % des produits équitables sont vendus en grandes surfaces et « les deux segments qui tirent la croissance sont les magasins bio et la consommation hors du domicile », rappelle Emmanuelle Cheilan, porte-parole de la Plate-forme.
Un frein majeur à l'achat persiste cependant chez 37 % des Français qui « restent à convaincre que cette démarche positive profite réellement aux petits producteurs », selon un sondage BVA 2012 pour Max Havelaar.
Dans cette optique, la filière a multiplié les recours aux organismes assurant la transparence de l'étiquetage, notamment en termes d'affichage environnemental et social.
« Il faut une transparence qui soit affichée sur le produits ou sur les sites internet, sur les rapports annuels des entreprises. Cela permettra aux consommateurs de faire leur choix en connaissance de cause », explique Julie Stoll, déléguée générale de la Plate-forme pour le commerce équitable.
Le commerce équitable bénéficie à 1,24 million de producteurs dans 66 pays, regroupés en 991 organisations de producteurs, selon l'association Max Havelaar.
La Quinzaine du commerce équitable est organisée par la Plate-forme du commerce équitable, qui réunit des distributeurs spécialisés (Biocoop, Artisans du monde, Altermundi...) des associations de certification (Ecocert, Max Havelaar France...), ou des importateurs (Alter Eco, Ethiquable...).
Du 4 au 19 mai, des animations, petits-déjeuners, concerts, débats, projections seront organisés, dont notamment la troisième édition de la « Fairpride », carnaval éthique et solidaire (dimanche 5 mai à Paris).
Le programme complet est à retrouver sur le site www.quinzaine-commerce-equitable.fr.