D'ici à 2030, les cas de pénuries de nourriture et d'approvisionnement en eau, provoqués par une urbanisation galopante à travers le monde et le vieillissement rapide des populations dont la taille augmente, vont s'accélérer au cours des quinze à vingt prochaines années. C'est ce que constate le National Intelligence Council (NIC), dans un rapport intitulé « Tendances mondiales 2030 : mondes alternatifs », publié en décembre 2012.
Le changement climatique ne fera qu'aggraver cette tendance alarmante, indique le rapport de cette antenne des services de renseignement américains, faisant valoir que si les émissions de gaz à effet de serre continuaient sur la tendance actuelle, « une hausse de 6°C à la fin du siècle est plus probable que 3°C ».
Dans le détail, le rapport évalue l'augmentation de la demande de nourriture à 35 %, celle en eau à 40 %. Quant aux besoins en énergie, ils grimperaient de 50 % d'ici à 2030. Car si la population mondiale augmente, ses habitudes de consommation également avec l'expansion des classes moyennes, souligne le rapport.
L'occurrence de ces pénuries n'est pas inéluctable, affirme le NIC, soulignant que « les décideurs et leurs partenaires du secteur privé auront besoin d'être proactifs » pour éviter ce scénario. D'autant que malgré une progression des rendements en ce qui concerne l'agriculture, cette demande sera difficile à satisfaire. « Au cours de sept des huit dernières années, le monde a consommé plus de nourriture qu'il n'en a produite », ajoute le rapport, minimisant ainsi tout espoir de recourir à d'éventuels stocks alimentaires.
De nombreux pays ne pourront faire face à ces pénuries de ressources, interdépendantes les unes des autres (l'agriculture est fortement tributaire de la ressource en eau et de la disponibilité des engrais dont la fabrication mobilise beaucoup d'énergie),« sans une aide massive de l'extérieur », prévient le rapport du NIC.
« La productivité agricole en Afrique, en particulier, aura besoin d'un changement radical pour éviter les pénuries. Contrairement à l'Asie et l'Amérique du Sud, qui ont réalisé d'importantes amélioration de la production agricole par habitant, l'Afrique n'a que récemment retrouvé les niveaux des années 1970 », indique le rapport.