« Le tassement de la rentabilité amorcé en 2012 s'est poursuivi en 2014 : il concerne la plupart des filières et métiers de l'industrie agroalimentaire », constate l'Observatoire financier des industries agroalimentaires (IAA) rendu public le 18 novembre par le Crédit Agricole.
Selon ce document, qui analyse les principales tendances du secteur et leur évolution sur cinq ans (2010-2014), « des facteurs conjoncturels expliquent une partie de la baisse de rentabilité : rendements et qualité moindres des vins de Bordeaux, intempéries limitant des productions de fruits et légumes, décisions politiques (embargo russe, directive chinoise). De surcroît, les volatilités des marchés mondiaux amplifient la difficulté à gérer les marges : fluctuations à l'échelle mondiale des prix des céréales, du sucre et des produits industriels laitiers, du porc en Europe, auxquelles s'ajoutent les variations de parités monétaires. »
Le Crédit Agricole met également en évidence des difficultés d'ordre structurel. « Les surcapacités industrielles et/ou le niveau de compétitivité expliquent également le faible niveau de rentabilité dans quelques métiers malgré l'allégement des charges apporté par le CICE » (Crédit d'impôt compétitivité emploi).
Selon l'Observatoire, « 40 % des grandes entreprises dégagent une rentabilité faible », en particulier dans les filières des métiers du grain et des viandes. A contrario, « les petites entreprises, prises globalement, tirent leur épingle du jeu (..) grâce à leur production de terroir et/ou un service de proximité. »
Focus sur la viande, le lait et le vin
« La médiatisation des difficultés de la filière porcine au cours de l'été 2015 a porté sur la place publique les fragilités de l'abattage : pour la première fois, en 2014, son chiffre d'affaires est en recul. L'amélioration de la rentabilité doit être considérée avec prudence étant donné son caractère conjoncturel. » (voir pages 9 à 16 de l'étude).
« En 2014, le chiffre d'affaires de la filière Lait continue à progresser, à un rythme moins soutenu que les années passées : +2,4 % vs +10 % en moyenne sur la période 2009-2013. Cette évolution modeste mais positive s'inscrit dans un contexte en demi-teinte, précédant la fin du système européen des quotas laitiers. » (voir pages 17 à 25 de l'étude).
« Le niveau historiquement faible de la vendange 2013 a réduit les disponibilités dans la quasi-totalité des bassins viticoles et affecté la qualité de certaines appellations. L'Aquitaine, notamment, enregistre une nouvelle baisse de son chiffre d'affaires après une récolte 2012 déjà faible (voir pages 26 à 37 de l'étude).