Les ministres européens de l'Agriculture ont convenu le lundi 15 décembre 2014 de maintenir la possibilité pour les agriculteurs biologiques de combiner production bio et conventionnelle, à rebours d'une proposition de la Commission européenne d'interdire cette mixité.
Ce consensus s'est dégagé lors d'une réunion ministérielle à Bruxelles, sur la base d'un document préparé par la présidence italienne tournante de l'UE. Il s'agit d'un « pas en avant, utile pour tous », s'est félicité le ministre italien, Maurizio Martina.
Lutter contre le « vrai-faux bio »
Les ministres retoquent ainsi une proposition phare d'un projet de réforme du régime bio avancé par le précédent commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos. Ce dernier invoquait la nécessité de lutter contre le « vrai-faux bio », dans un contexte de demande en hausse.
Mais cette disposition avait fait la quasi-unanimité contre elle, accusée de compromettre le développement du secteur, alors que le quart des exploitations bio de l'UE pratique cette agriculture mixte.
Les ingrédients non bio maintenus en élevage
Un consensus s'est aussi dégagé parmi les ministres pour le maintien d'autres dérogations, notamment celle permettant aux éleveurs bio d'utiliser une part d'ingrédients non biologiques pour l'alimentation animale.
« Une étape a été franchie », s'est félicité le ministre français, Stéphane Le Foll. Il a toutefois rappelé que si la France était pour une harmonisation des règles régissant la production biologique dans l'UE, elle n'était « pas forcément » en faveur d'une refonte du régime actuel.
Nombre d'autres pays, dont l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande, le Danemark et les Pays-Bas, ont aussi exprimé leurs doutes au cours des débats quant à la nécessité de réformer la réglementation en vigueur, certains réclamant le retrait pur et simple de la proposition Ciolos.
ben voyons...
mercredi 17 décembre 2014 - 08h02
On pourrait se demander pourquoi cette nécessité de la mixité, alors qu'une étude (encore une ) de l'INRA a conclu dernièrement à une viabilité totale du système bio. Subsisterait-il encore des doutes sur cette conclusion ?