« La réforme du secteur de l'alimentation biologique prévue par l'UE risque de conduire au déclin de ce qui est aujourd'hui un marché florissant », estime le Comité des Régions d'Europe (CdR) dans un communiqué consécutif à l'adoption, au début de décembre 2014, d'un projet d'avis relatif au train de mesures sur la production biologique.
Le CdR « reconnaît qu'une réforme est nécessaire pour remanier la réglementation et lancer un nouveau plan d'action pour soutenir la croissance durable du secteur de l'agriculture biologique. Il souligne cependant que les propositions de la Commission européenne sont contreproductives et devraient être à la fois assouplies et assorties des investissements appropriés. »
Si le CdR « soutient l'objectif de la Commission de soutenir la croissance durable du secteur qui a prospéré ces dernières années », en revanche il « met en garde contre le risque que des propositions radicales conduisent à un déclin du secteur de l'agriculture biologique en Europe ». Selon lui, « davantage de flexibilité est nécessaire afin que la règlementation européenne soit adaptée au climat et au marché local. L'intégrité des entrepreneurs est à la base de la croissance durable et de la confiance des consommateurs, et des règles plus strictes auront un impact sur le secteur ».
Mixité des exploitations
« Les mesures proposées par la Commission visant à mettre fin à la pratique de l'agriculture mixte – qui permet aux agriculteurs de pratiquer à la fois des cultures traditionnelles et biologiques sur la même terre – pourraient également avoir des conséquences négatives », prévient le CdR. Il souligne qu'un quart des fermes biologiques européennes pratiquent les deux types d'agriculture, de sorte qu'une « interdiction de l'agriculture mixte conduirait à la disparition de certains producteurs de produits biologiques ».
Le CdR se demande également pourquoi les propositions de la Commission ne prévoient pas un budget spécifique et appelle l'UE à fixer des objectifs concrets : « Sous leur forme actuelle, les propositions, dès lors qu'elles ne sont pas assorties d'un budget spécifique pour soutenir le secteur, sont une occasion gâchée. »
Les collectivités locales et régionales « sont directement concernées par le développement de l'agriculture biologique dans la mesure où elles cofinancent les mesures prises dans le cadre des programmes de développement rural, et le Comité demande que ce plan soit renforcé et mieux financé ». À cette fin, il recommande de « créer à l'échelle de l'UE une plate-forme de suivi et d'évaluation du plan d'action à laquelle participeraient les opérateurs économiques, la société civile, les autorités publiques ainsi que le monde de l'enseignement et de la recherche. »