Le Copa-Cogeca (syndicats et coopératives agricoles) dénonce lundi dans un communiqué les nouvelles propositions de la Commission européenne prises dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Celles-ci exigent que les secteurs de la sylviculture et de l'agriculture contrôlent et notifient, dès 2013, tout changement d'utilisation des terres susceptible de se répercuter sur les émissions de gaz à effet de serre.
« Ces propositions ne sont ni réalisables, ni cohérentes. », a souligné Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca.
Dans le cadre de cette initiative, la Commission propose que les Etats membres tiennent un registre de l'afforestation, de la reforestation, de la déforestation, de la gestion des forêts, de la gestion des surfaces agricoles et des pâturages en lien avec les émissions de carbone, de méthane et de protoxyde d'azote.
Il est également demandé aux Etats membres de soumettre des plans d'action visant à limiter ou réduire les émissions, et il est possible que la Commission publie des recommandations « visant à renforcer les efforts consentis par les Etats membres ». Les Etats membres devront tenir dûment compte des conclusions de la Commission.
Pekka Pesonen affirme que ces propositions ne s'inscrivent pas dans les engagements internationaux pris dans le cadre du Protocole de Kyoto. Aussi, le Copa-Cogeca demande à la Commission de justifier ses propositions.
« Les connaissances scientifiques en termes de capacité de stockage du carbone et d'émissions provenant des sols, ainsi que les effets induits par différentes méthodes de gestion, sont encore loin d'être complètes », s'étonne l'organisation.
Le Copa-Cogeca est « convaincu que la comptabilisation obligatoire des sols agricoles et des pâturages ne devrait pas être incluse dans les propositions de la Commission avant qu'une décision claire ne soit prise lors des pourparlers internationaux, et ce, en raison de la charge administrative et des coûts induits par les contrôles et les incertitudes considérables qui y sont liées ».
Tant que l'impact sur la sylviculture et la production agricole n'est pas encore clairement défini, le Copa-Cogeca souhaite que la comptabilisation des sols sylvicoles et agricoles soit volontaire.