La Fédération nationale des aînés ruraux interpelle les pouvoirs publics et les groupes parlementaires sur la situation des retraités et des personnes âgées dans les domaines de l’accès aux soins et de la fiscalité, jeudi dans un communiqué.
Préoccupés par les dépassements d'honnoraires et l'augmentation du coût des assurances complémentaires santé, les Aînés ruraux demandent un accès garanti à des soins de qualité pour tous les citoyens indépendamment de leur lieu de résidence. En matière de fiscalité, ils réclament un relèvement des seuils de recouvrement et d'exonérations.
Sur l’accès aux soins, « la désertification médicale et les dépassements d’honoraires (sont) au cœur des préoccupations des Aînés ruraux », souligne le communiqué.
Les personnes âgées vivant en milieu rural « ne disposent pas toujours de moyens et de facilité de transport, alerte la fédération. Les Aînés ruraux demandent que le Parlement et les pouvoirs publics se saisissent de cette question, afin d’aboutir, dans le respect des droits de chacun, à une répartition harmonieuse des médecins sur le territoire garantissant à tous les citoyens l’accès à des soins de qualité, quel que soit leur lieu de résidence ».
Les Aînés ruraux demandent que les « principes fondamentaux de l’assurance maladie fassent l’objet d’une refondation complète », notamment sur les dépassements d’honoraires et sur l’augmentation du coût des assurances complémentaires santé.
Les dépassements d’honoraires, « aujourd’hui supérieurs en moyenne de 54 % au tarif de responsabilité de l’assurance maladie, ne permettent plus aux assurés les plus modestes, retraités notamment, et particulièrement en zone rurale, d’accéder facilement à des médecins spécialistes pratiquant les tarifs conventionnés. La fixation des honoraires pratiqués et leur remboursement doivent permettre une juste équité pour l’ensemble des citoyens », martèlent les Aînés ruraux.
Quant à l’augmentation du coût des complémentaires santé, elle « soumet les retraités à une double peine en raison des tarifs majorés du fait de l’âge et de la suppression d’avantages et de déductions, déplorent les Aînés ruraux. Cette situation est de nature à contraindre les retraités, à réduire leurs garanties, voire à résilier leurs contrats », selon eux.
Sur le volet de la fiscalité, la fédération déplore « le non-relèvement des seuils d’imposition » qui « grève lourdement les budgets des retraités et personnes âgées ». Elle demande que « les seuils de recouvrement et d’exonérations soient relevés de telle sorte que les exonérations connexes soient maintenues ».
« La loi de finances pour l’année 2012 n’a pas prévu, contrairement aux précédentes, la revalorisation des seuils d’imposition. Cette non-revalorisation, associée à l’augmentation des avantages servis aux personnes âgées et retraités, entraînent mécaniquement l’assujettissement à l’IRPP des personnes qui étaient très proches des seuils d’imposition », préviennent les Aînés ruraux.
« Cet assujettissement a lui-même de lourdes conséquences car il ne permet plus de fait pour ces personnes d’avoir accès à l’exonération ou au taux réduit de la CSG, de la CRDS, à l’exonération de la taxe d’habitation, à l’abattement de 100 € de la taxe foncière pour les personnes âgées de 65 à 75 ans et l’exonération de la même taxe pour les personnes de plus de 75 ans et, enfin, à l’exonération de la redevance audiovisuelle », précise encore le communiqué.
Selon la fédération, « les conséquences financières du non-relèvement des seuils d’imposition va au-delà de la problématique d’assujettissement à l’IRPP et touchent particulièrement les retraités et personnes âgées aux revenus les plus modestes ».