Un festival à la ferme

Préparer une soirée pour plus d'une centaine de personnes ne fait pas peur à Olivier Giroud. Ce jeune homme dynamique de vingt-sept ans a le sens de l'organisation et l'humeur festive.

« J'ai commencé, à l'adolescence, par organiser des anniversaires à thème avec des décors et toute une mise en scène, se souvient-il. J'aime monter des événements festifs et je n'hésite pas à mettre la main à la pâte. »

Une idée venue d'outre-manche

Ce goût ne lui est pas venu par hasard. Son père et son oncle, éleveurs à Biol dansl l'Isère, ont eux aussi l'habitude d'accueillir des événements comme le salon Mécafourrage. Et c'est dans leur stabulation au milieu des bottes de paille qu'est né l'an dernier le Biol Farm Festival, le BFF pour les habitués.

L'idée, Olivier l'a eue lors du Fieldview, un festival de musique organisé en plein champ en Angleterre. Passionné de musique et de concerts, il se lance le défi de reproduire l'événement chez lui.

Aidé de ses amis et de ses sœurs réunis dans une association de vingt-cinq membres, le projet sur est mis sur les rails l'an dernier. Au programme : des groupes de musique locaux de genres variés, un spectacle de théâtre, mais aussi, ce qui lui tient à cœur, l'agriculture.

Sur le site internet où les participants s'inscrivent, le ton est donné : « Ta curiosité à l'agriculture tu ouvriras ».

Le jeune homme, qui travaille au groupement de défense sanitaire (GDS) de l'Isère, envisage de reprendre l'exploitation familiale. Dans son métier, il constate que les relations entre les agriculteurs et le voisinage ne sont pas toujours faciles. Le dialogue permet de déjouer les conflits.

« J'interviens souvent pour proposer des solutions pour réduire les nuisances liées aux mouches. Les voisins ne réalisent pas que le problème est difficile à régler, que les moyens de lutte coûtent cher et que le traitement des bâtiments est long. Si les agriculteurs expliquent leur travail, l'entourage acceptera plus facilement les nuisances. »

Durant les deux jours, Olivier tente de faire passer des messages grâce à des panneaux explicatifs et des visites de l'exploitation. Il espère que les participants retiendront quelques notions de base, comme par exemple celle qu'une vache doit avoir un veau pour produire du lait.

Il combat aussi les idées reçues : « Les éleveurs d'aujourd'hui sont de vrais chefs d'entreprise. »

Carole Hiet

(publié le 29 juin 2012)