Le canyoning, un torrent de frissons

Joyeux torrent de montagne cantalien, le Cornillou (commune de Montboudif) est aussi l'un des terrains de jeu aquatique des amateurs de canyoning. Chaque année, les journées d'initiation à ce sport séduisent de plus en plus d'amateurs.

« Les seules conditions pour participer, c'est de mesurer au minimum 1,40 m, d'avoir au moins douze ans, de savoir nager et d'être capable de randonner durant trois heures », explique Mathieu Roux.

Ce moniteur spécialisé, diplômé d'Etat, est le créateur d'Auvergne loisirs. Il a mis plusieurs années avant de localiser un parcours d'eau vive parfaitement adapté à des débutants, où l'on saute, on nage et on glisse en s'amusant, sans se faire trop peur, en toute sécurité.

Dès le départ, l'équipement, chaud et rembourré, réassure. « Les combinaisons en néoprène protègent des frottements de roche, elles aident aussi à flotter, comme un gilet de sauvetage, explique Mathieu Roux. Lorsqu'on entre dans le torrent, une pellicule d'eau très fine se forme entre la peau et la combinaison. Chauffée par le corps, elle permet de ne pas avoir froid. »

Un casque et un baudrier complètent la tenue... « De toute façon, on ne force jamais personne, poursuit-il. Si on n'est pas en confiance, il est toujours possible de ne pas sauter un obstacle en le contournant à pied. »

Maintenant, place aux émotions fortes. Le guide ouvre la voie en équipant le site de cordes : « Ici, c'est un toboggan naturel. Il suffit de se laisser glisser les bras croisés, puis d'enlever les mousquetons. »

Les premiers essais se font dans une ambiance un peu tendue. Mais rapidement, les participants s'amusent, fonçant comme des bolides... Un peu plus loin, ils bondissent dans l'eau. Un saut de l'ange, grisant de liberté. « Ici, c'est sans danger, commente Mathieu. Même si l'on ne donne pas beaucoup d'impulsion, on tombe forcément dans l'eau, sans se faire mal. »

A qui le prochain tour de « manège » aquatique ? Ce sera une descente, encordée, sous une cascade. « Laissez filer », conseille le moniteur. Après quelques mètres de glisse verticale arrive le rideau d'eau. Il faut ramper assis, puis nager pour rejoindre la berge salvatrice.

Une sacrée décharge d'adrénaline avant un sentiment de grande plénitude : la balade se termine dans une vasque naturelle où barbotent les participants, qui savourent ce final dans la liberté joyeuse de l'eau vive.

Chantal Béraud

(publié le 20 juillet 2012)