vendredi 19 février 2010 - 17h23
Originaire de Picardie, amoureux des Pyrénées, Claude Mairesse a une passion : le débardage avec les chevaux.
« Petit, j'ai vécu au milieu des chevaux, puis c'est devenu une passion. » Pour donner libre cours à son amour de la race chevaline, Claude Mairesse a d'abord suivi une formation de meneur d'attelage en Bretagne début 1998.
Comme il n'existait pas de diplôme de débardeur à cheval, il a choisi une formation d'abattage façonnage en tant que bûcheron, dans le Massif central, avec une spécialisation pour la traction animale, qui a duré dix mois.
Arrivé dans les Pyrénées avec sa famille en 1999, Claude Mairesse prend contact avec l'Office national des forêts et se met en relation avec un débardeur situé à Agnos, près d'Oloron-Sainte-Marie. Les deux hommes s'associent jusqu'à ce que Claude s'installe à son compte en créant une EURL, le 1er avril 2000.
Il achète alors la jument du débardeur d'Agnos et entreprend, en contrat avec l'ONF, des chantiers en montagne.
Une activité qui respecte le sol
En 2004, Claude Mairesse est sollicité pour entretenir les abords du château de Pau. Actuellement, il travaille dans le bois de Pau, pour le compte de l'ONF. Il exerce également son art sur des chantiers des côtes landaises pour maintenir l'équilibre naturel des forêts. Des particuliers font aussi appel à lui pour l'entretien de leur propriété.
Pour effectuer ses travaux, Claude Mairesse dispose de trois chevaux de trait de race ardennaise. L'un des trois sera bientôt mis à la retraite. Leur taille avoisine 1,55 mètre au garrot pour 700 à 1 000 kg. La robe est le plus souvent baie (crins noirs et poils marron) ou rouanne (crins noirs et poils blancs et marron mélangés).
C'est pour sa grande docilité, son adaptation au relief et au travail en forêt que Claude a choisi l'ardennais, « le seul cheval à pouvoir être mené par un enfant ».
Le débardage à cheval n'abîme pas les sols (l'animal est plus léger et plus maniable qu'une machine), ne pollue pas et permet d'enlever uniquement les variétés souhaitées. Après le chantier, la végétation renaît rapidement.
Les machines agricoles, au contraire, tassent le sol et créent des ornières. L'intérêt de cette pratique ancienne n'est pas le rendement mais le respect du sol.
S'il en est féru, Claude Mairesse reste avant tout bûcheron. Cette activité est un complément qui nourrit sa passion mais ne permet pas, en tant que telle, de subvenir à ses besoins.
Pour l'instant, aucun projet de développement n'est prévu. Néanmoins, Claude désire continuer à vivre sa passion et pense, pourquoi pas, à former un jeune pour reprendre l'EURL et poursuivre le travail de débardeur.
Avec la montée en puissance des attentes liées à la préservation de l'environnement, nul doute que cette pratique est promise à un bel avenir.
Une méthode écologique Coût des travaux Le débardage à cheval, méthode écologique qui respecte les sols, coûte environ 250 euros la journée. Pour les chantiers de plus grande envergure, où le rendement est privilégié, le prix est de 26 euros le m3. Cette méthode permet de réaliser entre 6 et 10 m3 par jour. Des races adaptées Plusieurs races d'équidés peuvent être utilisées pour le débardage selon les pays, les régions ou les départements. En Bretagne, le breton prédomine, en Béarn, c'est le mulet qui a la faveur des bûcherons, tandis qu'en Suisse, le breton et l'ardennais se partagent les travaux en forêt. Les races les plus utilisées restent le breton, l'ardennais et l'auxois. |
par Gaëlle Hugot et Marion Fortin
(publié le 19 février 2010)
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