Un comité des fêtes... festif

Depuis les années 1960, Escout (Pyrénées-Atlantiques) a déplacé ses fêtes patronales de la Saint-Vincent, en janvier, aux vacances de Pâques.

Aurélie Estanguet, jeune présidente du comité des fêtes, s'explique : « Un village voisin a le même saint patron. Pour éviter la concurrence, nous avons reporté notre fête au mois d'avril. C'est idéal pour débuter une année de festivité. Nous attirons de nombreux festayres (fêtards). »

En revanche, toutes les autres traditions sont soigneusement entretenues et renouvelées par les jeunes d'Escout. La fête religieuse tient toujours sa place, tout comme l'honneur rendu aux morts de la guerre. Les jeunes du comité des fêtes, eux, consacrent quatre mois à préparer les trois jours de festivités qui rythment ce week-end.

« Dès fin décembre, le comité des fêtes passe dans les maisons du village pour solliciter les plus de 16 ans. Ce recrutement des plus jeunes permet d'intégrer tout le monde. Il donne le coup d'envoi de la préparation de la fête. » La moyenne d'âge du comité est d'à peine 20 ans.

Premières préoccupations : fixer la date et commencer à choisir le menu : « Nous gardons les traditions, auxquelles nous ajouterons des nouveautés pour satisfaire nos villageois festayres : il y a toujours de la garbure, la soupe régionale qui plaît aux anciens, le concours de belote, de pétanque. Mais nous passons beaucoup de temps pour choisir la sono et la programmation musicale qui doit plaire à tout le monde. Cette année, nous avions organisé de nouveaux jeux : un paint-ball, un Baby-foot géant. Ce mélange plaît aux jeunes et aux plus anciens », explique Aurélie.

« Le vendredi, dès 20 h 30, les premiers villageois arrivent. Mais il faut entendre la bombe, un gros pétard que l'on fait exploser loin de la salle, pour donner le coup d'envoi des festivités. »

Au début du xxe siècle, les festivités de la Saint-Vincent se déroulaient dans les granges des villageois avant de se déplacer dans les deux bars du village, puis sur la place de la mairie, et enfin sous un chapiteau. Depuis vingt ans, une salle polyvalente a pris le relais.

« Cette année, nous avons accueilli 250 convives le premier soir. Les membres du comité font le service. Notre traiteur prépare la garbure dans l'arrière-salle. »

Entre les plats, les chansons et les danses entrent en piste. « Le bal qui suit se termine au petit matin sur les airs traditionnels, repris par les festayres. »

Dès l'aube, les membres du comité reprennent du service pour animer le vide-grenier, la traditionnelle partie de belote ou de pétanque. Le soir, un nouveau bal débute à 22 heures. « Lui aussi se finit au petit matin. » Juste avant la messe de 11 heures.

Les bandas arrivent ensuite pour jouer La Marseillaise au monument aux morts. Après le recueillement, la fête reprend ses droits : le comité et les bandas, divisés en trois groupes, passent de maison en maison lors du repas de famille dominical.

« Nous apportons l'ambiance festive chez les habitants. Ils nous offrent l'hospitalité et un peu d'argent pour nous aider à financer ces fêtes. »

Aurélie confie : « Cette dernière journée est pour moi la meilleure. Les gens nous attendent et nous soutiennent vraiment. C'est l'ambiance familiale de campagne que j'aime. »

La clôture des fêtes approche. Deux jours plus tard, le comité remet au maire « une salle en parfait état et les clefs ». Restent les liens d'amitié créés au cours de ces quatre mois passés à préparer les festivités.

par Aurélie Estanguet, Elodie Baron et Alicia Lorenzo

(publié le 19 février 2010)