vendredi 25 juin 2010 - 15h31
Brigitte Cotel, qui tient des chambres d'hôtes dans la Somme, a redécoré l'exploitation de son mari avec des techniques qu'elle transmet lors d'ateliers.
Rose, jaune, vert, bleu, violine... la palette des couleurs se dévoile dans les chambres d'hôtes aménagées par Brigitte Cotel, à Jumel, dans la Somme.
Cette femme bourrée de talent a découvert la peinture à la chaux en 2003. Depuis, elle exerce son art à la ferme Saint-Nicolas.
« Je m'amuse. J'aime chiner et redonner vie aux objets et aux lieux avec des couleurs pimpantes », explique- t-elle. Certes, la passion est là, mais Brigitte est avant tout une bosseuse.
Quand son mari, Patrick, a repris cette exploitation de grandes cultures en 1983, les bâtiments étaient à l'abandon. Il leur a fallu beaucoup d'huile de coude pour retaper ce beau corps de ferme en briques et à colombages.
L'obtention du label « 3 épis de charme » pour leurs hébergements est la consécration de tous leurs efforts.
Velouté et lumière
Les Cotel ont d'abord transformé en 2003 une ancienne maison ouvrière en gîte de treize couchages. Quatre chambres d'hôtes et une salle de réception pour cinquante personnes ont ensuite vu le jour en 2005.
C'est avec beaucoup de goût que Brigitte a restauré l'ensemble. Cette magicienne des couleurs et des matières aime tout ce qui a du relief.
« Le badigeon offre un beau velouté aux murs, ainsi qu'une belle lumière. Ce n'est pas uniforme comme la peinture acrylique. »
Elle ose les couleurs vives et intenses. Celles-ci révèlent bien sa personnalité : Brigitte fait les choses à fond. Elle ne s'est pas improvisée dans la peinture à la chaux.
Elle est partie se former à Marrakech, au Maroc, pour le tadelakt. Elle a appris le badigeon et la chaux ferrée à Tours, et rentre de Bourges où elle s'est initiée au marmorino et au stuc.
« La chaux laisse respirer les murs. Elle est idéale pour les pièces humides. Elle joue aussi un rôle d'insecticide. Autrefois, elle était très utilisée dans les bâtiments agricoles. Les anciens employaient de la chaux hydraulique. Pour ma part, je travaille avec de la chaux aérienne et y incorpore des pigments naturels. C'est un matériau économique (2 €/kg) et écologique. »
Ateliers de peinture
Brigitte fait partager sa passion et anime des ateliers de peinture à la chaux pour le réseau Gîtes de France.
« Les stagiaires viennent ici voir les différents supports et teintes. Je leur fais une démonstration puis ils font un essai. S'il le faut, je les accompagne pour décorer un mur chez eux. Il y a un réel engouement pour les ateliers quels qu'ils soient », observe-t-elle.
Jamais à court d'idées, elle multiplie les initiatives : préparer des chocolats à Pâques avec un chocolatier, cuisiner du foie gras cet automne avec un professionnel, etc.
La ferme Saint-Nicolas étant située à l'écart du village et à plus de cent kilomètres de la côte picarde, il s'agit d'attirer les touristes.
Brigitte travaille de pair avec le comité du tourisme de Picardie et propose des week-ends sur des thématiques qui ont le vent en poupe : montgolfière, ULM, etc.
Son fils Aurélien, dont l'installation est imminente, a attrapé le virus de l'accueil. Sa passion pour les voitures de sport fera peut-être naître une nouvelle animation !
Une piste d'ULM pour se démarquer « Nous venons de créer une piste d'ULM. Il suffit d'un terrain et d'un manche à air. Mais les aspects administratifs sont un peu complexes », estime-t-elle. Les randonneurs du ciel, essentiellement belges, font étape pour le gîte et le couvert à la ferme Saint-Nicolas. Brigitte se fait connaître par les revues spécialisées en aéronautique. Le personnel de l'aérodrome de Lœuilly, tout proche, l'a bien aidée à monter ce projet. |
Soins esthétiques Face à l'explosion du nombre d'hébergements dans la vallée de la Noye, Brigitte Cotel cherche à se démarquer avec son offre de séjours. Elle a à cœur de travailler avec les acteurs qui l'entourent. Une esthéticienne propose des modelages au chocolat ou au pain d'épice lors des séjours week-end. Elle anime également des ateliers de maquillage, suivis d'un dîner. « Les femmes sont très contentes d'apprendre à se maquiller. Ça plaît. » |
par Catherine Yverneau
(publié le 25 juin 2010)
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