Publié le mardi 18 mai 2010 - 16h44
L'association de consommateurs UFC-Que choisir a regretté mardi que l'accord signé par la grande distribution, qui s'engage à modérer ses marges sur les fruits et légumes en cas de crise, « oublie les consommateurs », et demande que la LMA (loi de modernisation de l'agriculture) impose la mise en place d'un « coefficient multiplicateur ».
Dans un communiqué, UFC-Que choisir souligne que, d'une part, l'accord, signé lundi à l'Elysée, ne porte que sur les fruits et légumes, et que, d'autre part, « industriels et distributeurs n'ont toujours pas répercuté la baisse des prix agricoles sur les produits alimentaires peu transformés ».
L'association regrette également que cet accord, signé « en l'absence des consommateurs », soit « non contraignant » et « ne s'attaque pas aux prix abusivement gonflés par des marges injustifiées ».
UFC-Que choisir demande aux parlementaires « d'instaurer un mécanisme de coefficient multiplicateur » qui permette, au moins pour les viandes fraîches de bœuf et de porc, « un encadrement des prix en cas d'évolution injustifiée des prix en rayons compte tenu de l'évolution des prix agricoles ».
Selon l'Elysée, la possibilité de conclure ce type d'accords sera formellement introduit cette semaine, sous la forme d'un amendement du gouvernement, dans le projet de loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche examiné à partir de mardi au Sénat.
UFC-Que Choisir rappelle avoir dénoncé, dans une étude publiée en décembre qu'industriels et distributeurs avaient profité des baisses des prix agricoles pour accroître fortement leurs marges, notamment sur la viande de bœuf, la volaille, le porc et le lait.
Une nouvelle analyse, six mois plus tard, « confirme l'existence de marges injustifiées », souligne UFC.
« Le lien entre prix agricole et prix en rayon n'existe décidément qu'à la hausse, jamais à la baisse », s'indigne l'association.
« Si certains prix en rayon ont connu sur les six derniers mois une légère baisse, celle-ci n’est pas venue – loin s’en faut – compenser les importantes augmentations intervenues depuis les dix dernières années », constate-t-elle.
Elle donne plusieurs exemples d'évolution des prix entre avril 2000 et avril 2010 : « Le prix du lait demi-écrémé a augmenté de 16 % alors que le prix de la matière première a baissé de 5 %, le prix de la volaille a augmenté de 38 % alors que le prix de la matière première a baissé de 19 %, le prix du rôti de porc a augmenté de 23 % alors que le prix de la matière première a baissé de 5 %, le prix du bœuf a augmenté de 34 % alors que le prix de la matière première a baissé de 4 % ».
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