Publié le jeudi 31 mars 2011 - 17h23
« Depuis 20 ans, il manque un grand politique disant que l'agriculture est porteuse d'une partie de la solution pour un monde durable », a expliqué jeudi Jean Viard, sociologue, lors d'une table ronde sur « La place de l'agriculture dans la société du 21e siècle », organisée dans le cadre du congrès de la FNSEA.
« Il faut que l'agriculture apparaisse comme une solution et non comme un problème. » [...] « L'agriculture est dans une nouvelle période, a-t-il ajouté. Tout a été bâti sur l'énergie fossile. L'agriculture fait partie du monde renouvelable. Elle a un grand avenir avec la production de nourriture, de biomasse. On voit l'agriculture comme un problème car on n'a plus la crainte de ne pas avoir à manger. »
Jean Viard propose d'ailleurs aux agriculteurs de s'ouvrir au « monde vert ». « Cessons de penser ''monde rural'', pensons ''monde vert''. Les gens se passionnent pour le vivant », a-t-il déclaré, citant l'intérêt pour les jardineries, l'agriculture de proximité, les Amap. Selon lui, le monde agricole a laissé passer l'évolution écologique.
Jean-Paul Delevoye, président du CESE (Conseil économique, social et environnemental), a abondé dans le même sens. « Vous êtes porteur d'espérance : les gens sont pour une croissance verte et une économie responsable. »
S'adressant directement à la FNSEA, il a déclaré : « Aujourd'hui, la force d'un syndicat n'est pas dans le nombre de ses adhérents, mais dans la pertinence des questions qu'il pose. Une organisation comme la FNSEA ne doit pas défendre des intérêts mais des causes » comme l'avenir de la planète.
De même, Jean-François Kahn, journaliste et écrivain, a expliqué que la profession d'agriculteur est au cœur de la société, citant les questions d'écologie, de spéculation sur les marchés, d'avenir du territoire et de patrimoine.
Aussi l'agriculture a-t-elle un avenir, compte tenu des défis à relever (alimentaire, énergétique...), a ajouté Jean-Paul Delevoye : « La question est cependant : pour quel type d'agriculture ? », a-t-il précisé.
« Va-t-on continuer à sous-payer les producteurs, ou le consommateur va-t-il prendre conscience qu'il doit "acheter équitable" ? La puissance des acheteurs crée un rapport de force qui fait que vous ne pouvez pas rester isolés. La réflexion sur vos filières de production est plus nécessaire que jamais. »
Quand à Jean-François Kahn, il a estimé que l'on pourrait trouver « beaucoup de personnes d'accord pour un affichage des marges et des coûts de production agricoles ».
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Y.H.
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