Publié le mercredi 05 mai 2010 - 11h25
Depuis le dernier trimestre de 2009, les laiteries n’ont cessé de communiquer sur une baisse imminente du prix du lait de chèvre. Des rumeurs couraient sur les montants de ces baisses. Chaque laiterie attendait qu’une autre s’avance la première sur ce terrain miné.
Plusieurs baisses ont finalement été rendues publiques dans les derniers jours d’avril : 12 euros de moins pour 1.000 litres à l’Union laitière de la Venise Verte, 20 euros au Glac, 29 euros chez Lactalis, 38 euros chez Eurial-Poitouraine.
Les montants de ces baisses, très hétérogènes, ont provoqué la colère des producteurs. Même si, après les mois de préparation psychologique que leur ont fait subir les laiteries, ils sont plutôt résignés à l’idée de voir les prix diminuer. Cependant, ils en étaient restés au montant de 12 euros en moins évoqué sur le plan national et ne s’attendaient pas aux chiffres finalement avancés dans les réunions de laiteries ou les courriers envoyés aux producteurs.
Au début de la semaine, les éleveurs discutaient de leur riposte, les plus radicaux proposant de bloquer les laiteries ou de séquestrer leurs dirigeants… Finalement, tous les regards se portent sur le groupe Eurial-Poitouraine, qui fait l’unanimité contre lui. Il était déjà celui qui pratiquait les prix les plus faibles. Il est celui qui annonce la baisse la plus forte.
Au final, l’écart entre Eurial et Lactalis sera de 29 euros pour 1.000 litres. C’est donc Eurial que les éleveurs ont décidé de cibler, en appelant à une manifestation devant la laiterie de Soignon, le jeudi 20 mai.
« Nous voulons que leur baisse soit ramenée à un niveau raisonnable », indique le Collectif des éleveurs de chèvres. « Si nous n’obtenons pas gain de cause, d’autres actions vont suivre… » La principale crainte du collectif porte sur l’engagement, dans le bras de fer qui débute, des producteurs qui livrent chez Eurial.
En effet, certains d’entre eux auraient reçu du groupe la menace, s’ils continuaient à protester, de ne plus être collectés ou de ne pas voir l’augmentation de référence promise se réaliser. De quoi faire taire même les plus remontés…
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M.G.
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