Après la tempête et le raz-de-marée sur le littoral de la Charente-Maritime et de la Vendée, il a été annoncé que les parcelles de culture ne donneraient rien cette année et pas grand-chose au cours des deux ou trois années suivantes.
En revanche, les prairies étaient censées mieux résister au sel et donner du foin ou de l’herbe à pâturer. Peu à peu, les parcelles sont nettoyées des débris apportés par la mer. Mais de nouvelles inquiétudes apparaissent.
Du fait de l’absence de pluie, les sols n’ont pu être lessivés du sel laissé par la submersion. Les prairies ne repartent pas et les éleveurs, qui croyaient pouvoir récolter cette année au moins les fourrages nécessaires, sont inquiets.
« On nous a proposé des dons de fourrage, indique Dominique Rainteau, directeur de la FDSEA de la Charente-Maritime. Mais ce ne sera pas suffisant pour couvrir les besoins. »
Dans le marais poitevin, des clôtures ont été emportées par le raz-de-marée. Pour les remettre en état, plusieurs équipes, organisées par le parc interrégional, vont circuler dans les exploitations.
Dilemme autour des semis de printemps
Quant aux grandes cultures, se pose la question des semis de printemps. Faut-il les faire sans compter sur une véritable récolte mais pour aider à restructurer les sols et les préparer au gypsage qui devra être effectué en fin d’été quand ils seront secs ? Ou faut-il y renoncer ?
« C’est un dilemme, souligne Dominique Rainteau. Et si c’est du maïs ou du tournesol qui est semé, les parcelles ne pourront pas être gypsées parce que les cultures seront encore en place quand il faudra le faire. »
On sait désormais que les aides annoncées par l’Etat ne couvriront pas les 50 millions d’euros de pertes, loin s’en faut.
Par ailleurs, un compte « Solidarité tempête » a été ouvert pour recueillir les dons à l’intention des agriculteurs.
Etat des lieux Les chiffres s’affichent au fil des semaines. En Charente-Maritime, 22 000 ha de terres agricoles ont été submergés par la mer, dont 15 000 à 16 000 pendant plusieurs jours. Ces derniers seront d’autant plus difficiles à rattraper. Environ 300 à 400 exploitations ont été touchées, dont 100 à 150 « très touchées » et qui sont désormais sur le fil du rasoir. |
par Myriam Guillemaud (publié le 26 mars 2010)
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