Publié le lundi 30 mars 2015 - 15h10
L'Union européenne s'inquiète des risques de propagation d'une bactérie tueuse d'oliviers active dans le sud de l'Italie, mais ne parvient pas à s'entendre sur les mesures à mettre en œuvre pour l'éradiquer, a-t-on appris vendredi de source communautaire.
Les représentants des Etats membres se sont réunis à Bruxelles au sein d'un comité phytosanitaire, mais « aucune décision n'a été prise faute de consensus », a-t-on expliqué. La bactérie Xylella fastidiosa sévit depuis 2013 dans la région méridionale des Pouilles. Elle touche essentiellement la région de Lecce, dans le talon de l'Italie.
Sacrifier 10 % des oliviers pour sauver les autres
Quelque 10 % des oliviers de cette région sont touchés. Les analyses ont démontré que la bactérie était la première à attaquer l'arbre, avant l'apparition des champignons. « Abattre l'arbre est la seule solution », soutiennent les experts.
« Il faut sacrifier les 10 % des quelque 11 millions d'oliviers contaminés dans la région de Lecce pour protéger les 90 % qui sont sains », affirment-ils. Il y a urgence à agir car la propagation se fait durant l'été par des insectes qui transportent la bactérie d'arbre en arbre, affirment-ils.
Une potentielle menace pour la vigne
Les mesures d'urgence mises en œuvre par les autorités italiennes ne suffisent plus et doivent être renforcées pour bloquer la dissémination. Mais les Etats ont des positions très différentes. La France et l'Espagne sont très dures car la bactérie tueuse peut également menacer les vignes, a-t-on souligné.
« Pour l'instant, Xylella n'est pas sur la vigne, mais rien ne prouve qu'elle ne passera pas », reconnaissent en outre les experts. Les discussions avec l'Italie portent sur l'étendue de la zone de confinement dans les Pouilles, l'ampleur de l'arrachage, le sort des autres plantes hautes, notamment les agrumiers, qui pourraient être porteuses.
L'objectif est de trouver un consensus pour faciliter l'application des mesures, a insisté un responsable européen. « Ce n'est pas encore le cas, et il est clair qu'il va falloir encore réfléchir et négocier ». Une nouvelle réunion est prévue en avril, et un vote des Etats à la majorité qualifiée pourrait être nécessaire. « Une fois la décision adoptée, il faudra agir. L'Italie seule ne pourra pas bloquer », a averti ce responsable.
Le gouvernement italien a débloqué 14 millions d'euros pour permettre aux autorités locales d'aider les exploitations touchées, et des cofinancements européens sont possibles pour les arrachages. Mais aucun financement de compensation ne sera accordé sur le budget communautaire, a averti une source européenne.
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