Selon un sondage diffusé par l'Anpaa (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie) le 18 février 2009, les Français sont en majorité favorables à l'interdiction de la vente d'alcool aux mineurs de moins de 18 ans (85% favorables ou assez favorables), à l'interdiction de vente dans les stations-service (79%), à l'interdiction des open-bars (76%) et à l'interdiction de la publicité pour les boissons alcoolisées sur internet (78%).
«L'opinion française est bien plus favorable qu'on ne le pense au contrôle de l'offre en boissons alcoolisée», affirme Alain Rigaud, président de l'Anpaa. Il en veut pour preuve les résultats du sondage que l'Anpaa a commandé à l'Ifop.
Lorsqu'on analyse en détail les réponses aux questions, on constate que la moitié des Français se prononce pour ces quatre mesures à la fois. A l'inverse, «il n'existe pas d'opinion publique même minoritaire, en faveur du laisser-faire», affirme l'Anpaa.
Du pain béni pour l'association qui a clairement pris position en faveur des trois premières mesures prévues par la loi Bachelot (hôpital, patients, santé, territoires), en discussion au Parlement.
L'Anpaa veut se positionner dans la bataille d'amendements en cours et rappeler à la ministre de la Santé de tenir bon face aux demandes des producteurs de vin et de la «drink industry».
Au sujet de la publicité pour les boissons alcoolisées sur internet, l'Anpaa se dit prête à accepter «que les producteurs et les distributeurs puissent disposer de leur site pour communiquer à armes égales avec la concurrence internationale sur des contenus conformes à la loi Evin. Mais nous refusons la publicité sur tous les sites internet car elle serait incontrôlable. L'esprit de la loi Evin, c'est de restreindre les supports et de contrôler les contenus publicitaires».
A l'opposé les viticulteurs et les autres producteurs de boissons alcoolisées demandent que la publicité soit autorisée sur tous les sites, notamment pour pouvoir acheter des liens sponsorisés.
Les viticulteurs demandent également l'amendement de l'article de loi visant à interdire les opens-bars. Cet article pose qu'il est «interdit d’offrir gratuitement à volonté des boissons alcooliques dans un but promotionnel ou de les vendre au forfait». Selon les producteurs, cette rédaction interdit d'offrir du vin sur les salons ou lors des fêtes du vin.
Ils demandent également de pouvoir vendre du vin dans les stations-service afin que les touristes puissent l'emporter à leur retour de vacances. Plusieurs députés les soutiennent et ont déposé des amendements à leur demande.
Toutes ces dispositions sont prévues aux articles 23 et 24 du projet de loi Bachelot qui devraient être discutés en première lecture à l'assemblée nationale au début de mars.
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