«Les députés voteront-ils la fin des dégustations de vin?», interrogeait, mardi, Vin & Société dans un communiqué, alors que s'ouvraient les débats parlementaires concernant le projet de loi «Hôpital, patients, santé et territoires» (HPST).
L'association «dont la double mission est de transmettre les valeurs du vin et de prôner un modèle de consommation responsable et modéré, conforme aux repères de l’OMS et aux normes de santé publique» redoute «la mort de la filière» si ce projet de loi est adopté tel quel, a indiqué mercredi sa directrice Delphine Blanc, à la France Agricole.
L'article 24 de ce projet de loi HPST veut limiter l'alcoolisation des jeunes en interdisant, en particulier, les soirées «open bar» (alcool à volonté). Mais, souligne Vin & Société, «le texte étend en fait l’interdiction à toute vente au forfait et offre gratuite à titre promotionnel, sans distinction des publics et des occasions de consommation. Si bien que les dégustations dans les caveaux, les salons et les foires viticoles, mais aussi les menus «vin compris» seraient demain remis en cause. C’est tout un pan de la culture française du vin qui est ainsi menacé».
Et le communiqué d'interroger: «Demain, les dégustations dans les fêtes et célébrations viticoles, dans les caves et les caveaux, dans les salons (y compris le Salon de l’agriculture), les foires expositions, les clubs oenologiques, les séjours et formules gastronomiques seront-ils interdits?»
L'association insiste également, au côté de la filière viticole qu'elle représente, pour que la situation juridique du support Internet vis à vis de la loi Evin soit «absolument» clarifiée.
«La loi Evin doit s’appliquer sur internet, en excluant les sites destinés à la jeunesse, les sites d’associations sportives et les formats intrusifs», dit-elle. La commission des affaires sociales de l'Assemblée, soutenue par des députés et l'Anpaa (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), voudraient par des amendements «le remettre en cause en limitant l’autorisation aux seuls sites professionnels» alors que «le gouvernement avait arrêté son arbitrage en octobre dernier», regrette Vin & Société.
«On ne pourrait plus évoquer le vin sur les sites touristiques, sur les sites de presse, sur les annuaires, sur les moteurs de recherche, etc. C’est impensable pour les professionnels du vin», déplore le communiqué.
Delphine Blanc prévient que cette décision serait prise comme une «véritable déclaration de guerre pour la filière» qui mettrait «le feu au vignoble».
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