Partisans d'un renforcement de la lutte contre l'alcoolisme et défenseurs de la filière vitivinicole s'affrontent à l'Assemblée, à l'occasion de l'examen du volet santé publique du projet de loi «Hôpital, patients, santé et territoires».
Essentiellement consacré à la réorganisation du système de santé, le projet de loi de Roselyne Bachelot comporte également plusieurs mesures visant à lutter contre l'alcoolisation des jeunes, avec notamment l'interdiction totale de vente d'alcool aux mineurs, celle des «open-bars» (entrée payante et boissons à volonté) ou de la vente d'alcool dans les stations-service.
Des interdictions que les acteurs de la prévention en alcoologie appellent de leurs voeux, mais qui ne sont pas du goût de la filière vitivinicole qui y voit une menace pour «tout un pan de la culture française du vin».
La ministre de la Santé a choisi de dramatiser le propos, mardi, lors de la présentation du texte devant les députés: «Choisit-on d'être maire ou sous-préfet pour annoncer à des parents que l'on tire de leur sommeil un dimanche matin que leur enfant de 19 ans est décédé sur la route pour avoir trop bu?»
Une enquête Espad, la semaine dernière, est allée dans son sens: elle montre une hausse de la consommation régulière d'alcool chez les élèves de 16 ans.
Avant même son examen en séance, le volet "santé publique" du projet de loi a déclenché une salve d'amendements dans des directions opposées.
La commission des affaires sociales a ainsi adopté un amendement de Valérie Boyer (UMP) proposant de soumettre à l'autorisation du maire la vente d'alcool entre 22h00 et 6h00 dans les épiceries de nuit.
En revanche, un autre député (UMP), André Flajolet, a fait adopter par la commission des affaires économiques un amendement qui autorise la vente, dans les stations-service, de boissons alcooliques régionales sous certaines conditions.
Toujours sur les stations-service, un amendement adopté par la commission des affaires sociales limite l'interdiction de vente d'alcool à un créneau compris entre 20h00 et 08h00 du matin.
Au chapitre assouplissements des interdits a également été adopté un amendement visant à permettre à un parent accompagnant son enfant mineur dans un café ou un restaurant de lui offrir une boisson alcoolisée.
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