A la veille de déclarations du président de la République sur l’avenir de l’agriculture, prévues lors d'une visite dans une exploitation du Maine-et-Loire, les FRSEA de la Bretagne, du Centre, du Nord et du Bassin parisien et les FDSEA/UDSEA du groupe «zone intermédiaire» (soit 25 départements) alertent le chef de l’Etat sur «les risques d’explosion que porte en germe l’usine à gaz préparée par son ministre de l’Agriculture».
Elles prônent «une répartition plus adaptée des soutiens financiers à l’agriculture» orientée vers l'installation, la compensation des handicaps naturels, l'élevage ovin et la mise en place de systèmes assuranciels pour faire face aux aléas de revenu.
«Là où notre approche diverge avec celle du ministre de l’Agriculture, c’est sur les outils à utiliser, précise le communiqué diffusé mercredi. Michel Barnier propose l’utilisation d’articles (notamment le 64 qui permet de réorienter vers l'élevage les 25% d'aides Scop encore couplées) qui créent plus d’injustices qu’ils n’en règlent, et ce de façon brutale puisque le couperet tombe dès 2010».
Les 25 FDSEA/UDSEA rappellent leurs propositions pour «une plus grande équité entre productions, entre régions, entre agriculteurs et qui dote toutes les exploitations d’un filet de sécurité dans ce contexte de dérégulation totale des marchés»:
- politique d’installation, de compensation de handicaps, d’accompagnement de l’agriculture biologique dans un second pilier, qui va être doté de 400 millions d’euros supplémentaires par le biais de la modulation additionnelle de 5%,
- rapprochement progressif des niveaux de soutiens à l’hectare permettant mécaniquement d’augmenter les soutiens aux hectares d’herbe et ainsi de conforter l’élevage (ce dispositif présente en sus l’avantage de préparer l’agriculture à la réforme de 2013),
- mobilisation de l’article 68 pour bâtir un système assuranciel et compléter l’accompagnement du secteur ovin.
De leur côté, la FDSEA et les JA de l'Aveyron appellent à manifester mercredi soir devant la préfecture à Rodez. A la veille du discours du président de la République, ils souhaitent rappeler «qu'un rééquilibrage des soutiens européens doit impérativement être fait en faveur de l'élevage à l'herbe».
Dans un communiqué diffusé mercredi, ils mettent en avant cinq attentes:
- un milliard d'euros pour l'élevage à l'herbe,
- accentuation du soutien aux productions situées en zone défavorisée (montagne, piémont),
- reconnaissance de tous les actifs agricoles,
- mise en place d'un système d'assurances contre les aléas climatiques et sanitaires connus par les zones d'élevage,
- soutien à l'engagement dans les filières de qualité.