Les professionnels de la viticulture ont réagi «très fortement à ce qu’ils considèrent comme une stigmatisation du vin» en quittant le conseil spécialisé de la filière viticole de Viniflhor dans lequel ils siégeaient le mercredi 18 février 2009. Ils se sont dits «exaspérés» et «ulcérés par le silence et l’inertie des pouvoirs publics» à ce sujet.
L'ensemble des organisations de la production viticole (AGPV, FNSEA, JA) ont exprimé dans un communiqué commun «leur vive émotion» à la suite de l'annonce par l'Inca (Institut national du cancer), la veille, de la parution de la version actualisée de la brochure «Nutrition et prévention des cancers: des connaissances scientifiques aux recommandations», destinée aux professionnels de la santé.
Ce document dont les conclusions datent de novembre 2007, s'insurgent les représentants des professionnels de la filière vitivinicole dans leur communiqué, «laisse entendre que la consommation d’alcool augmente les risques de cancer dès le premier verre».
Delphine Blanc, la directrice de Vin & Société, relève que «la note de l'Inca fonde ses conclusions sur une seule pathologie (le cancer ndlr) et qu'elle ne prend pas en compte les aspects cardiovasculaires».
Ce que soulignent les signataires du communiqué: «Une contre-expertise a d’ores et déjà montré les limites de ce rapport, et notamment le fait que de nombreuses études internationales (et plus particulièrement celle du Fonds mondial de recherche contre le cancer) concluent que le risque est réel pour une consommation excessive», mais qu'au regard de «l’effet protecteur d’une consommation modérée d’alcool sur les maladies cardiovasculaires», elles prônent la modération.
«Il faut que cesse cet acharnement contre le vin!», martèle la profession.
De fait, on peut s'étonner qu'alors que la loi Bachelot (hôpital, patients, santé et territoires) est actuellement au Parlement et que les articles concernant l'encadrement de la commercialisation des alcools, et donc des vins, dans le but de lutter contre l'alcoolisme vont être votés au début de mars, paraissent en deux jours deux études de l'Incaa, puis de l'Anpaa.
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