Visionnez l'interview de Christian Vanier , directeur adjoint de l'animation des filières à l'OniGC. |
L'excellente récolte de blé de 2008 devrait alourdir le stock de report français à 3,5 millions de tonnes (Mt) d'ici à la fin de juin 2009. Cela pourrait peser sur le marché durant toute la campagne prochaine, a estimé mercredi l'OniGC (Office national interprofessionnel des grandes cultures) à l'issue de son conseil spécialisé des céréales.
Dès à présent, l'OniGC prévoit que l'offre devrait s'équilibrer avec la demande en 2009/2010, ce qui aurait pour effet de reconduire 3,5 Mt de stock à la fin de la campagne prochaine. A moyen terme, «nous ne sommes pas dans une logique où nous allons manquer de céréales. Nous anticipons une baisse des utilisations à destination de l'alimentation animale qui pourrait s'équilibrer avec une hausse des utilisations pour la fabrication d'éthanol destiné à être incorporé dans l'essence», a expliqué Christian Vanier, directeur de l'animation des filières de l'OniGC. L'office prévoit déjà que la prochaine campagne sera difficile: «Il faudra se battre pour couvrir les marchés et nous anticipons une présence forte de la mer Noire», prévient Christian Vanier.
Pourtant, les exportations françaises de blé vers les pays tiers ont été très actives en 2008/2009. «C'est sûr, la France exportera au moins 9 millions de tonnes dans les pays tiers cette année. Tout s'est bien passé, nous avons remporté de nombreux appels d'offres vers nos clients traditionnels tels que le Maroc et l'Algérie, mais aussi vers d'autres clients tels que l'Egypte et l'Iran», a expliqué Christian Vanier.
Cependant, «les exportations à destination de l'Union européenne fléchissent. Une moindre demande de la part des fabricants d'aliments, et des amidonniers en serait la cause», estime Rémi Haquin, président de l'OniGC. Moins chers, «l'orge et le maïs se substituent au blé dans les formules d'aliments du bétail, tandis qu'on assiste actuellement à une baisse de la consommation d'amidon dans l'industrie des pâtes à papier et de l'amidonnerie» a poursuivi Rémi Haquin.
Mer Noire: le danger est imprévisible Les hypothèses vont bon train concernant la capacité des pays de la mer Noire à produire des céréales en 2009. «Il y a deux scénarios possibles», analyse Christian Vanier. «La baisse du rouble par rapport aux autres devises rend très intéressante l'exportation de céréales depuis la Russie, qui a grand intérêt à faire entrer des devises en dollar», a t-il poursuivi. Les producteurs auraient alors intérêt à investir en intrants pour maximiser la production. Dans l'autre cas, les difficultés financières des pays de la mer Noir, limiteraient les investissements réalisés et donc la récolte à venir. |
Visionnez l'interview de Christian Vanier , directeur adjoint de l'animation des filières à l'OniGC. |