La Confédération des coopératives vinicoles de France (CCVF) a demandé mercredi une augmentation « d'au moins 10 % » des prix, et notamment pour les vins d'entrée de gamme, afin de compenser la baisse des tarifs des dernières années.
« Nous avons besoin d'un rattrapage de prix en faveur du vigneron, toutes régions confondues, même si quelques productions, comme le rosé de Provence, ont mieux traversé la crise que d'autres », a affirmé Denis Verdier, président de la Confédération lors d'un point de presse.
Cette hausse des prix est d'autant plus attendue que la production pour la saison 2010-2011 sera en baisse de 3 % à 45,5 millions d'hectolitres, selon les prévisions publiées mercredi par la CCVF.
« Aujourd'hui, nous sommes engagés dans une négociation des prix avec les maisons de négoce et la grande distribution pour bien faire toucher du doigt la nécessité de ce rattrapage », a ajouté D. Verdier.
Ce « rattrapage » doit représenter une hausse d'« au moins 10 % » des prix « pour permettre à la filière de s'en sortir un peu mieux », selon le responsable qui vise en particulier les vins d'entrée de gamme, livrés en vrac aux négociants.
« Le consommateur ne doit pas payer cette augmentation », a ajouté le patron des coopératives viticoles françaises. Selon lui, « il faut aller la chercher dans les marges, en particulier de la grande distribution ».
D. Verdier s'est félicité de la mise en place d'un observatoire des prix et des marges dans la formation des produits alimentaires prévu dans la loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche (LMAP), votée cet été. Après la poursuite des études sur la filière de la viande bovine, les travaux de l'observatoire se porteront sur les vins sans indications géographiques, en même temps que les produits alimentaires issus des céréales.
Il a aussi souhaité la mise en œuvre de la contractualisation dans la filière viticole. Elle prendrait la forme de contrats entre producteurs et négociants.
D. Verdier s'est aussi prononcé en faveur du renforcement des interprofessions qui pourraient fixer des indicateurs de tendances de prix et renforcer le pouvoir des producteurs face aux autres acteurs de la filière.
FranceAgriMer a affirmé la semaine dernière que son travail sur ces indicateurs, demandés à plusieurs reprises par D. Verdier, est en cours.