Le biologiste alsacien anti-OGM, Pierre Azelvandre, qui a détruit 70 plants de vigne transgénique à l'Inra de Colmar au début de septembre a été condamné jeudi à 2.000 euros d'amende et un euro symbolique de dommages et intérêts.
Pierre Azelvandre, 46 ans, a été reconnu coupable de «destructions de biens destinés à l'utilité publique», un délit passible de trois ans et demi de prison et 45.000 euros d'amende.
«Le préjudice moral de l'Inra a été retenu», s'est aussitôt félicité l'institut dans un communiqué.
Une peine de quatre mois de prison avec sursis et une amende de 1.000 euros avaient été requises contre Pierre Azelvandre lors de l'audience du 7 octobre 2009 au tribunal correctionnel de Colmar, un mois après le saccage de la parcelle de l'Inra.
Selon le communiqué, l'Inra regrette «que le préjudice matériel subi par l'Institut ne soit pas pris en compte» et se réserve la possibilité de faire appel de ce jugement, «considérant que le signal donné n'est pas suffisamment fort vis-à-vis de ceux qui commettent ce genre d'infractions et mettent ainsi en danger la recherche publique».
Le militant, qui a passé ses dix dernières années à introduire des centaines de saisines et procédures contre des expérimentations OGM, s'en était pris le 7 septembre 2009 «au nom de la protection de l'environnement», à une parcelle de vigne expérimentale de 30 m2 dans l'enceinte de l'unité colmarienne de l'Inra. Après avoir enjambé deux grillages, il avait cisaillé les porte-greffes transgéniques étudiés depuis 2005 dans le cadre de recherches sur la maladie virale du court-noué avec un sécateur, puis s'était spontanément présenté à la police le lendemain.
Le prévenu a répété à la barre qu'il avait voulu par son acte provoquer un débat public sur les OGM face au «silence» qu'il reproche à l'Inra sur cette expérimentation.
Le saccage des plants transgéniques avait été unanimement condamné par les autorités. Cependant, le tribunal administratif de Strasbourg avait estimé à la fin de septembre que la parcelle de vigne transgénique concernée était «illégale» car l'autorisation ministérielle n'était pas rédigée conformément aux exigences fixées par une directive européenne.
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