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OGM/Vigne

Attentat contre les porte-greffes transgéniques de l'Inra à Colmar

Publié le mardi 08 septembre 2009 - 13h07

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Les soixante-dix porte-greffes transgéniques de vigne, qui faisaient l’objet d’un essai au centre de l'Institut national de recherche agronomique (Inra) de Colmar, destinés à lutter contre la maladie virale du court-noué depuis 2005, ont été saccagés durant le week-end du 5 septembre 2009.

 

L'Inra qui devait porté plainte contre cet acte de vandalisme condamne, dans un communiqué du 7 septembre 2009, la destruction de cette expérimentation qui avait fait l’objet d’une démarche participative des comités de suivi, associant chercheurs, vignerons, syndicats agricoles, enseignants, élus et associations. Parmi ceux-ci figurent l'association pour l'environnement Alsace Nature, une association de consommateurs de Strasbourg, la Confédération paysanne et l'interprofession des vins.

 

«Cette approche expérimentale préfigurait une alternative plus respectueuse de l’environnement que l’emploi des produits phytosanitaires très polluants utilisés pour enrayer la maladie du court-noué, mortelle pour la vigne et sans traitement réel», précise l’Inra, dont l'unité de Colmar est présidée par Jean Masson.

 

La ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, a elle aussi condamné lundi la destruction de cet essai OGM «exemplaire» sur la vigne à Colmar, rappelant qu'il «avait fait l'objet d'une autorisation fondée sur l'évaluation scientifique des risques sanitaires et environnementaux». Cet essai avait «su associer autour des scientifiques» de l'Inra «les organisations professionnelles agricoles, les collectivités locales ainsi que les organisations non gouvernementales environnementales», a insisté à son tour la ministre dans un communiqué.

 

Cette destruction de pieds de vigne transgéniques résistants au virus du court-noué, uniques et à destinée exclusivement expérimentale, affaiblit «de manière irresponsable les capacités de la recherche publique dans le domaine des biotechnologies», a ajouté Mme Pécresse.

 

Un Alsacien connu pour son hostilité aux OGM s'est accusé lundi d'être l'auteur du saccage des 70 porte-greffes transgéniques de Colmar. L'homme, âgé d'environ 50 ans et domicilié à Ingersheim (Haut-Rhin), s'est présenté au commissariat de Colmar où il a été placé en garde à vue.

 

Ancien militant antinucléaire et anti-OGM dans une association, docteur en biologie, il est connu pour avoir tenté des actions en justice contre des communes ayant pu accepter des greffes transgéniques.

 

Avant de se présenter au commissariat, l'homme s'était rendu à la rédaction locale du journal L'Alsace . Selon un journaliste du quotidien, il a déclaré que l'Inra aurait «un discours mensonger», réclamant «l'organisation d'un débat public».

 

Le sénateur du Haut-Rhin Jacques Muller (Verts) a pour sa part fermement condamné mardi «un acte isolé et imbécile, un gâchis incommensurable qui vient détruire la confiance patiemment construite entre des personnes censées s'affronter et qui avaient su trouver les voies du dialogue».

 

J. Muller a tout de même tenu à rappeler son soutien aux «faucheurs volontaires» luttant contre des expérimentations en plein champ «qui transformaient nos campagnes en paillasses de laboratoire». Dans le cas de l'Inra, «on pouvait littéralement parler d'essai OGM "en plein air confiné", tant la dissémination des gènes et une contamination étaient rendues techniquement impossibles», affirme t-il.

 

Le court-noué est une maladie virale présente dans la quasi-totalité des régions viticoles du monde où elle provoque la mort des vignes et rend les terres impropres à la viticulture. Le virus est transmis de cep à cep par un nématode du sol (vers microscopique) très résistant qui s'alimente au niveau des racines.

 

Les méthodes de lutte actuelles font appel à la prophylaxie (prévention), associée à des produits chimiques très polluants, avec une efficacité partielle limitée dans le temps, en désinfection des parcelles contaminées.

B.V.


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