Selon une enquête du ministère de l'Agriculture parue mercredi dans Agreste Primeur, la surface des vergers français a diminué en dix ans, hormis pour le kiwi et la noix. Elle atteint 134.000 hectares, soit 28.000 hectares de moins qu'en 2000 (-17 %).
Les pêches et les poires sont les plus touchées. Leur vergers ont fondu respectivement de 40 % et 45 %. Dans le Rhône-Alpes, la surface des pêchers a diminué de près des deux tiers, « en particulier à la suite des arrachages causés par le virus de la sharka », explique l'étude.
Les pommiers, qui constituent le premier verger de France en termes de superficie, sont également concernés. En dix ans, leur superficie s'est réduite de 20 %, « pour des causes tenant sans doute davantage à la structure même de la filière », selon les services de la statistique du ministère. En 2010, les pommes occupaient toujours la tête du classement de la production, avec 60 % des volumes.
Les prunes et les abricots sont un peu moins affectés, perdant 6 % de leurs surfaces de cultures.
A l'inverse, les superficies cultivées de noyers ont même augmenté d'un quart en dix ans au niveau national, devenant le deuxième verger de France, avec environ 20.000 hectares. Près de 50 % de cette surface se trouve dans le Rhône-Alpes. « La production de noix est l'un des rares secteurs fruitiers pour lequel le marché est porteur avec des débouchés au niveau national et qui progressent également au niveau européen », explique l'étude, citant les points forts de la filière : ancrage régional, amélioration de la qualité, efforts promotionnels.
Les surfaces consacrées au kiwi sont, elles, restées stables sur les dix années étudiées, diminuant autour de la Méditerranée et en Corse mais augmentant dans le Sud-Ouest.
Sur cette même période de dix ans, le nombre d'exploitations produisant des fruits s'est lui aussi réduit. De 24.000 unités en 2000, elles ne sont plus que 17.000 environ en 2010, soit une chute de 30 %. Les exploitations produisant des pêches ou des poires sont moitié moins nombreuses tandis que celles produisant des kiwis ou des noix diminuent de 10 % environ.
Globalement, les exploitations de grande taille résistent mieux que les petites. La taille moyenne des vergers par exploitation (toutes espèces confondues) a augmenté, de plus d'un hectare, pour atteindre 8 ha en 2010.
Le Rhône-Alpes reste la première région de vergers avec 30.000 hectares, suivie par l'Aquitaine et la Provence-Alpes-Côte d'Azur. La Picardie et la Lorraine, traditionnellement peu productrices de fruits, ont augmenté d'un quart leurs vergers en dix ans, grâce aux pommes et aux prunes.