Faisant suite à l'appel des « faucheurs volontaires », un peu plus de deux cents manifestants se sont rassemblés, samedi, pour détruire de « manière symbolique » 100 m² de tournesols « mutés », à Feyzin (Rhône-Alpes).
Selon eux, ces variétés de tournesols tolérantes aux herbicides sont des « OGM cachés » qui devraient faire l'objet d'une réglementation. « Alors que la culture d'OGM est soumise à un moratoire en France, on mène les paysans en bateau en leur cachant la vraie nature de ces semences », appuient les faucheurs volontaires.
Ils ajoutent que ces tournesols dits « tolérants », obtenus par mutagenèse, sont censés faciliter la lutte contre l'ambroisie, une plante invasive qui affecte la production. Mais, selon eux, l'ambroisie est surtout « le nouveau cheval de Troie des semenciers pour promouvoir et commercialiser des variétés de tournesol mutées ».
La FDSEA de l'Isère a dénoncé une « action purement médiatique voulant faire passer pour des OGM des techniques qui n'en sont pas ». Elle appelle les faucheurs volontaires à « arracher l'ambroisie à la main dans les champs de tournesol pour montrer leur efficacité ».
Le Cetiom est, pour sa part, étonné par cette action. L'institut rappelle qu'il n'existe pas de tournesol OGM, même en parcelles d'essais. De plus, ces variétés n'ont rien à cacher (résultats d'essais communiqués et site internet sur le sujet).
« C'est une innovation particulièrement intéressante d'un point de vue agronomique à utiliser de manière rationnelle qui permet de lutter contre l'ambroisie, qui, rappelons-le, est un problème de santé publique, notamment dans le Rhône-Alpes, informe Pierre Jouffret, animateur de la zone sud du Cetiom. Obtenu par mutagenèse, comme pour d'autres nombreuses espèces, ces variétés n'ont a priori pas d'impact sur la santé. »