Le cyclone Yasi, qui a frappé jeudi l'Australie, a propulsé les prix du sucre à de nouveaux sommets, les faisant grimper à leur plus haut niveau depuis trente ans à New York, alors que les investisseurs s'inquiétaient des dégâts subis par le troisième exportateur mondial.
Le prix de la livre de sucre brut pour livraison en mars est monté, mercredi soir, jusqu'à 36,08 cents à New York, un niveau plus vu depuis novembre 1980, avant de céder un peu de terrain jeudi.
A Londres, le cours de la tonne de sucre blanc a quant à lui grimpé, mercredi, jusqu'à 857 livres sterling, un prix sans précédent depuis le début de la cotation du sucre sur la place britannique en 1987.
Le cyclone Yasi, qui a frappé le nord-est du pays, « a fait moins de dommages que ce que l'on pouvait craindre de prime abord, mais les premières estimations montrent tout de même que plus de la moitié des récoltes de canne à sucre a été détruite dans les régions dévastées, cela correspond à 15 % de la production australienne », soulignaient les analystes de la Commerzbank.
L'Australie est le troisième exportateur de sucre de la planète, après le Brésil et la Thaïlande, et représentait sur la campagne 2009-2010 plus de 7 % du total des exportations dans le monde.
« Le marché a aussi réagi à des statistiques faisant état d'un développement au ralenti des cultures de canne à sucre dans la région centre-sud du Brésil, à la suite des conditions de sécheresse inhabituelles à la fin de 2010 dans le pays », ajoutait Nick Penney, expert de la maison de courtage Sucden.
Ces informations venaient exacerber des tensions déjà très vives entre une production sévèrement affectée en 2010 par des conditions climatiques défavorables et une consommation planétaire toujours robuste, alors que les stocks mondiaux sont à leur plus bas niveau depuis vingt ans.
Les prix du sucre étaient par ailleurs soutenus ces derniers jours par un affaiblissement de la monnaie américaine, propre à encourager les achats de matières premières libellées en dollars.
« Les cours new-yorkais pourraient pousser jusqu'à 36 ou 37 cents à court terme, mais les tensions sur l'approvisionnement sont déjà intégrées dans une large mesure dans les prix actuels », avertissait toutefois la Commerzbank, estimant que les prix devraient progressivement se replier.
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