Au milieu des vitrines bucoliques du Sia - montagnes peuplées de vaches à cornes et à cloche, paniers de produits fermiers et autres images d'Epinal agricoles -, ils ont décidé de jouer les trouble-fêtes. Les agriculteurs de la Confédération paysanne présentaient jeudi leur carte de l'industrialisation de l'agriculture : près de 30 projets de « fermes usines », affichant des objectifs tels que 2.000 taurillons, 23.000 porcelets/an, 1,5 million de poules ou encore 40 ha de tomates.
« On est des lanceurs d'alerte face à la dérive de notre agriculture », se justifie Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat. A ceux qui lui reprochent de jeter l'opprobre sur l'agriculture, notamment sur la filière laitière en raison du combat mené contre la méga-ferme de la Somme, il rétorque : « Que la filière assume et soit transparente vis-à-vis de la société ! Parce que le jour où les consommateurs comprendront que l'image qu'on leur montre (cf les vaches à cloches dans les montagnes) ne présente pas toute la réalité, on risque le scandale comme avec les lasagnes au cheval... »
« Les dérives du modèle »
Le combat de la Confédération paysanne ne porte pas sur le hors-sol (qui « se justifie, il y a des arguments, mais il faut communiquer dessus au lieu de renvoyer une image trompeuse de la filière ») mais contre « les dérives du modèle ». Comprendre : l'ultra-spécialisation qui atteint des « dimensions ahurissantes », la financiarisation de l'agriculture qui « casse la dynamique d'installation », explique Antoine Jean, responsable du dossier « industrialisation » à la Confédération paysanne.
Le dénominateur commun à la plupart des projets recensés par l'organisation syndicale est la production d'énergie, par méthanisation ou photovoltaïque. « Des élevages de cette taille ne sont pas ou peu rentables, c'est la production d'énergie, fortement subventionnée, qui permet de compenser », soutient Laurent Pinatel, qui juge que « l'argent public devrait servir à autre chose qu'à concentrer la production... »
Le syndicat affirme avoir reçu une écoute attentive de la part du grand public mais aussi de paysans - pas forcément syndiqués. En revanche, Stéphane Le Foll, passé le midi même, serait resté assez évasif.
biensur
lundi 02 mars 2015 - 09h28
La faute aux medias surtout qui ne veulent retenir que les images "bucoliques" ...; on ferait peut etre mieux de tout montrer , tout expliquer , cela éviterait au consommateur d'acheter un fromage "basque" totalement industriel vanté par une "pub" realisée par des acteurs roumains et tournée dieu seul sait ou .. mais le reste n'est qu'une question d'habitude : un" petit" batiment en label rouge de 4000 poulet paraitrait gigantesque aux agriculteurs d'il ya 80 ans ...