La réforme de la Pac doit être bouclée pour la fin du mois de septembre 2013. Après la trêve estivale, la concertation avec les syndicats reprend. Des réunions de travail sont prévues dès la semaine prochaine. « A ce stade, il était important pour nous de pouvoir rencontrer François Hollande pour lui dire que sa politique agricole au sens large va dans le bon sens, mais que ce n'est pas suffisant », a déclaré Laurent Pinatel, le porte-parole de la Confédération paysanne, lundi à la sortie de son rendez-vous avec le chef de l'Etat. « Nous avons apprécié d'être reçu rapidement. »
Cette rencontre a été l'occasion pour le syndicat de se prononcer formellement pour le scénario 3 de convergence des aides proposé par le ministre de l'Agriculture qui redistribue davantage les soutiens en faveur de l'élevage et de l'emploi : convergence des aides à 100 % à l'horizon de 2019 et paiement redistributif sur les 52 premiers hectares (et 30 % de l'enveloppe des aides) mais sans limitation des pertes entre la valeur initiale et la valeur finale du paiement de base. « Ce scénario ne prend pas suffisant en compte l'emploi. C'est pourquoi nous réclamons une aide spécifique », a précisé Laurent Pinatel, qui a aussi rappelé l'importance de mettre en place une aide couplée au maintien des troupeaux ruminants.
Le syndicat a aussi montré sa détermination à élargir l'assiette des hectares éligibles aux aides découplées. Il souhaite notamment que les hectares de fruits et légumes soient dotés, ainsi que les hectares de vignes. Pour ces derniers, il a indiqué qu'il suffisait d'un prélèvement de 10 €/ha pour les doter. « Ce n'est pas un problème économique mais politique. C'est simplement de la justice », a souligné le porte-parole.
Laurent Pinatel a eu le sentiment d'avoir été écouté, « mais je ne sais pas si je serai entendu ». Une chose est sûre, « le gouvernement prend l'avis de tout le monde mais on sent une ligne de conduite claire et suivie. Il y a par ailleurs une volonté d'aller vite, a-t-il assuré. Mon angoisse est que le poids des lobbys lui fasse abandonner sa politique... On l'a déjà vu dans le passé, avec Le Pensec par exemple ».
Visionnez les déclarations de Laurent Pinatel à sa sortie de l'Elysée.