Peu de temps après le Comité national d'orientation et de suivi du plan Ecophyto 2018 de mardi 9 octobre, Arvalis a souhaité faire un point sur les projets de recherche en protection intégrée en cours.
« Nous avons besoin d'innovation pour persévérer, a précisé Nathalie Verjux, chef du service de la génétique, de la physiologie et de la protection des plantes chez Arvalis lors d'un point de presse le 11 octobre 2012. Un itinéraire intégré en blé (variété résistante, date de semis retardée, densité plus faible qu'en conventionnel, réduction de la fertilisation azotée et de la protection fongicide) entraîne une baisse de rendement de 9 % en moyenne par rapport à l'itinéraire raisonné classique. Dans un contexte de prix élevés, l'économie d'intrants ne compense pas toujours la baisse de rendement au final pour la marge brute de l'agriculteur. De plus, il faut penser à ne pas baisser la collecte pour maintenir les filières. Enfin, cet itinéraire fonctionne bien dans une rotation longue. Or la majorité des agriculteurs travaillent sur de courtes rotations. Le blé en intégrée n'est donc pas satisfaisant, il faut améliorer le rendement. »
« En pomme de terre, en revanche, nous sommes à la veille de trouver un itinéraire de protection intégrée permettant de répondre à la réduction de la dépendance aux produits phytosanitaires sans risque pour la compétitivité et la qualité. Un tel itinéraire réduirait de plus de moitié l'IFT de référence. »
L'un des freins reste encore la non-reconnaissance dans le Nodu Vert (Biocontrôle) des stimulateurs de défense des plantes de synthèse. « Sauf s'ils sont d'origine naturelle, les SDP n'ont pas, pour l'instant, été identifiés dans le calcul du Nodu Vert Biocontrôle même lorsqu'ils peuvent être clairement identifiés comme substances à faible risque, précise Nathalie Verjux. De même, les dossiers d'homologation des produits de biocontrôle devraient être allégés pour favoriser leur développement. »