Le groupe Lactalis a annoncé devant le comité d'entreprise (CE) de son usine de Xertigny (Vosges) qu'il allait fermer cette unité de production « au plus tard au premier trimestre de 2012 », a indiqué mardi un responsable syndical.
Cette fromagerie, qui produit 8.000 tonnes annuelles de munster, de brie et de petit brie, emploie 162 salariés.
« Seuls 34 emplois devraient être conservés pour la collecte de lait, la seule activité qui doit être maintenue », a expliqué Sébastien Grand, membre du CE et délégué syndical CFDT.
« Le groupe estime que nous ne sommes plus assez rentables. Sur leurs six sites de fabrication de fromage à pâte molle, nous sommes les seuls à ne pas avoir de coagulateurs, chez nous tout est fait main », a-t-il indiqué.
Soixante-six salariés doivent être reclassés dans une autre usine de Lactalis, à Corcieux (Vosges), distante d'une soixantaine de kilomètres, a annoncé le groupe devant le CE à la fin de la semaine dernière.
En mars dernier, 42 postes avaient déjà été supprimés lors du transfert de la production des « ovales » vers une usine d'Ille-et-Vilaine.
« C'est toujours la même chronologie : on perd du tonnage, on délocalise partiellement, on simule un investissement mais on finit toujours par délocaliser complètement », a déploré M. Grand, qui souligne le « dégoût » des salariés.
Un piquet de grève est prévu jeudi, à l'appel de la CFDT et de la CGE-CGT, « pour sauver la seule industrie de la commune, et qui existe depuis 1934 », a indiqué le syndicaliste.
Depuis le rachat de l'italien Parmalat en juillet dernier, le groupe français Lactalis est devenu le numéro un mondial des produits laitiers, présent dans 56 pays et pesant près de 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Selon des chiffres de 2010 cités par le groupe, le « nouveau Lactalis » pèse 14,7 milliards de chiffre d'affaires annuel.
Ensemble, Lactalis et Parmalat emploient 52.170 personnes dans 56 pays, disposent de 198 sites de production et collectent 14 milliards de litres de lait par an.