Les conditions d'une renégociation des prix de vente des produits animaux sont réunies, avertit Jeunes Agriculteurs (JA) dans un communiqué diffusé ce vendredi 8 février 2013.
JA « rappelle la nécessité et l'urgence d'une répercussion de la hausse des prix des matières premières dans l'alimentation animale. En effet, les coûts de production ne cessent d'augmenter pour l'ensemble des filières d'élevage et le prix de vente des produits “sortie : exploitation” n'est pas à la hauteur et ne permet pas à long terme la viabilité des exploitations agricoles concernées. Cette situation, qui menace l'avenir de nos agriculteurs/éleveurs, ne peut plus durer ! »
JA rappelle qu'en vertu d'un accord interprofessionel du 3 mai 2011, « deux indicateurs ont été mis en place pour alerter d'une variation des prix trop importante. L'un se déclenchant lorsque les coûts de production varient à plus de 10 % sur une période de trois mois, l'autre avertissant lorsque le ratio moyen constaté entre coût du produit et coût de l'alimentation est dépassé. Ce sont à ces conditions qu'il est possible de demander une renégociation. Ces deux facteurs sont actuellement réunis et nous permettent de dire aujourd'hui qu'une répercussion de la hausse des matières premières est plus qu'urgente dans le secteur des viandes ».
« Pour la viande bovine par exemple, l'indice Ipampa (prix de l'alimentation pour l'engraissement des bovins) a augmenté continuellement chaque mois depuis juillet 2012 et, à chaque fois, de plus de 10 % par rapport au même mois de l'année 2011. On remarque aussi que, depuis juillet 2012, le rapport "prix des bovins/prix de l'aliment d'engraissement" ne cesse de diminuer : il s'est dégradé de 20 % par rapport à 2005. Il est plus que temps et légitime d'agir ! »
« Cette répercussion est également essentielle dans les filières laitières. La filière caprine a, par exemple, dû faire face à des baisses considérables du prix du lait en 2012 et à une des plus fortes augmentations des coûts de production. Selon nos estimations, les charges liées aux matières premières dans l'alimentation animale ont augmenté de 80 à 120 € selon les régions alors que les agriculteurs ont perdu en moyenne 50 € sur le prix du lait acheté par les GMS en 2012. »
« La situation est urgente et si les distributeurs restent sourds aux nombreux cris d'alarme poussés par les agriculteurs de tout le pays, Jeunes Agriculteurs saura passer à la vitesse supérieure ! », conclut le communiqué.