Le froid de ces dernières semaines et la rareté des pluies ont freiné la pousse de l’herbe. Selon les régions, le retard est d'une à trois semaines.
Le grand Ouest souffre d’un déficit de pluviométrie important, après avoir subi un hiver prolongé. En Bretagne et en Basse-Normandie, la pousse est deux fois moins importante que la moyenne : 40-50 kg/jour/ha dans la Manche, contre 80-100 kg habituellement.
Le Massif central est davantage pénalisé par le froid persistant. C’est l’Est qui s’en sort le mieux, grâce à des précipitations récentes.
Résultat, les éleveurs prolongent la distribution de maïs et puisent dans les stocks pour cet été. Bernard Houssin, de la chambre d’agriculture de la Manche, conseille de « continuer à mettre de l’azote pour favoriser la pousse en mai et en juin, en espérant qu’il pleuve ! »
Sinon, rien de plus à faire sur prairies. Autres solutions de secours pour reconstituer les stocks : pâturer les parcelles initialement destinées à l’ensilage ou ensiler des céréales immatures.
Mais la situation n’est pas encore critique. Les décisions seront à prendre dans un mois. A la fin de l’été, il faudra peut-être aussi envisager des semis de dérobées.
Haute-Normandie
Le froid et le sec ont cumulé leurs effets. En avril, il y a eu très peu de pluie : dans la Seine-Maritime, il est tombé 15-20 mm sur la première décade, rien sur la deuxième et 15-25 mm sur la troisième. Un bilan rare. La pousse est nettement inférieure à la normale et les mises à l’herbe ont été décalées. Les ensilages sont retardés de 15 jours. Heureusement, les stocks de maïs ensilage étaient abondants, ce qui permet aux éleveurs de prolonger la distribution.
Basse-Normandie
Après un semblant de pousse il y a trois semaines, les croissances sont retombées à un niveau inférieur de moitié à la normale. La quantité est d’environ 40-50 kg/jour/ha, contre 80 à 100 kg habituellement.
Bretagne
L’inquiétude commence à pointer. « La croissance de l’herbe est deux fois moins importante que la moyenne sur la deuxième quinzaine d’avril, avec 40 kg/jour/ha contre 70-80 kg habituellement, constate Jean-Marc Seuret, de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor. La perte de rendement en herbe est de 1,2 t de matière sèche par hectare au 15 mai. Même si la pluie arrive, on aura une perte sur le rendement annuel. » La fin d’hiver et le début du printemps ont été froids jusqu’à la mi-avril. Quand les températures ont remonté, c’est la pluie qui a fait défaut. Il y a eu très peu d’eau depuis le début : le déficit de pluviométrie est de 70 % en avril sur la côte nord, autour de Saint-Brieuc. Le Finistère s’en sort un peu mieux, mais il n’est tombé que 40 mm à Brest, deux fois moins que la normale. Et un facteur aggravant s’est manifesté : un vent du nord, nord-est, desséchant, a durci les sols en surface.
Pays de la Loire
Les prairies de ray-grass anglais-trèfle blanc affichent de 25 à 30 % de rendement en moins qu’habituellement. Actuellement, la vigilance s’impose pour maîtriser les épis.
Conséquence d’un hiver froid et prolongé, le trèfle dans les prairies a souffert. Aspect positif du manque d’eau, les parcelles sont très portantes. Les animaux ont donc pu pâturer ras, offrant de très bonnes conditions de repousse au trèfle.
Limousin
La pluie et le froid, avec des gelées matinales encore la semaine dernière, ont ralenti la pousse de l’herbe. Le retard en somme de températures est d’environ une semaine. En revanche, la pluviométrie est correcte. On note quelques retards dans les ensilages, avec des quantités un peu plus faibles qu’habituellement. Mais l’était des stocks ne pose pas encore de soucis.
Auvergne
Dans les zones d’altitude, le retard de la pousse est important. Dans certaines régions, il reste de la neige et il gèle encore la nuit. Les mises à l’herbe et les montées en estives sont décalées. Mais les prairies sont gorgées d’eau. Dès que le soleil s’installera, la pousse devrait être exceptionnelle.