La forte pression en mildiou a pénalisé nombre de parcelles en 2012, notamment en agriculture bio.
Les récoltes de pomme de terre ont déjà commencé, notamment dans la Beauce et en Champagne-Ardenne. Les dernières estimations de rendement, fournies le 27 août par l'UNPT (1), font état d'une baisse d'environ 14 % cette année, comparé à la moyenne des rendements sur la période 2001-2011 au même moment.
C'est tout de même mieux que les -20 % annoncés à la mi-août, grâce au temps sec et chaud des derniers jours qui a calmé le jeu du côté du mildiou, dont les attaques ont été très fortes cette année.
Encore sous vigilance
« Cela reste encore un souci, précise François-Xavier Broutin, de l'UNPT, puisqu'on observe toujours des symptômes, et le potentiel de sporulation est encore fort. » La vigilance est donc de mise, notamment pour les dernières plantations.
« L'année a été très compliquée à cause du mildiou, témoigne Guillaume Proot, producteur à Herleville, dans la Somme. Certaines de mes parcelles ont été très atteintes, d'autres moins, selon les averses et la durée de l'humidité. La maladie est contenue, mais il y aura tout de même une incidence sur mon rendement. » Le surcoût en protection fongicide va également être plus élevé.
En agriculture biologique, la situation est catastrophique. Certaines parcelles sont complètement détruites, d'autres vont voir leur rendement divisé par deux. Certaines variétés sont plus touchées que d'autres. « Mes parcelles ont grillé, mais j'ai tout broyé au début de juillet pour éviter que la maladie se propage dans le tubercule », explique Dominique Jacob, producteur bio à Sacquenville, dans l'Eure.
Son rendement va être impacté car les tubercules n'ont pas eu le temps de grossir jusqu'au bout. Mais l'agriculteur ne connaît pas encore l'ampleur de ses pertes. Il n'a pas fait beaucoup de traitements avec du cuivre « car, avec de la pluie tous les deux jours, cela n'est pas très efficace ».
Croissance difficile et hétérogène
D'autres facteurs que le mildiou expliquent la baisse des rendements cette année : le froid et le manque d'ensoleillement ont freiné la croissance des tubercules au printemps.
Les pluies ont retardé les chantiers de plantation, certains ayant eu lieu jusqu'à la fin de mai. La tubérisation (nombre de tubercules par pied) a été moindre pour la deuxième vague de plantation.
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(1) Union nationale des producteurs de pommes de terre.