Le ministère de l'Agriculture a annoncé mardi en CSO les conditions d'application en France pour la réforme de la Pac 2014-2020.
« Les décisions annoncées fragilisent les exploitations céréalières, sans pour autant résoudre les enjeux structurels de l'élevage. Il nous faut donc sans tarder un “plan de compétitivité pour les céréales” qui libère les moyens de production, permette de répondre en qualité et en quantité aux besoins des utilisateurs intérieurs comme à l'exportation, et conforte les outils des céréaliers pour faire face aux risques climatiques et à la volatilité des marchés », a déclaré Philippe Pinta, président de l'AGPB (Association générale des producteurs de blé).
S'agissant du paiement redistributif aux 52 premiers hectares, l'AGPB, hostile à ce mécanisme, prend acte de la décision du ministre de lancer le dispositif en 2015 à hauteur de 5 % de l'enveloppe du premier pilier, puis de 10 % en 2016. Pour l'AGPB, l'évaluation à mi-parcours qui permettra de statuer sur les taux de prélèvement ultérieurs, « devra obligatoirement intégrer les distorsions de concurrence que ce mécanisme institue au détriment de nos producteurs par rapport à leurs homologues allemands et la mise en péril des exploitations céréalières des zones intermédiaires à faible potentiel ».
Concernant le verdissement, l'AGPB demande avec la FNSEA le maintien des coefficients d'équivalence applicables aux surfaces d'intérêt écologique (SIE) à leur niveau actuel, notamment pour les haies et bordures de bois.
Au sujet du transfert entre le premier et le deuxième pilier, l'AGPB sera attentive au respect du plafond annoncé et au financement du soutien à l'assurance climatique des exploitations de grandes cultures.
S'agissant du deuxième pilier, l'AGPB demande que ce dernier intègre une action spécifique, propre aux exploitations des zones intermédiaires à faible potentiel (2 millions d'hectares), sous forme d'une mesure agroenvironnementale (MAE) adaptée à ces régions.
L'AGPB « regrette enfin la modestie de l'enveloppe de recouplage consacrée au blé dur, dont la superficie diminue de façon inquiétante et attend la mise en place d'une MAE spécifique pour le riz ».