Attendu depuis très longtemps, le marché à terme de l'orge de brasserie a tenu sa première séance ce lundi 10 mai 2010. Les premiers contrats négociés affichaient 163 €/t pour l'échéance de mars 2011. C’est un nouvel outil qui pourrait apporter plus de transparence sur les prix pour les agriculteurs, ainsi que des contrats indexés permettant de s’arbitrer.
Ce qui motive les opérateurs pour intervenir sur les marchés à terme, c’est de couvrir un risque. Or le marché de l’orge de brasserie est soumis à de nombreux aléas. La période des semis de l’orge de printemps est très réduite, la qualité peut être rapidement dégradée par les incidents climatiques et la volatilité intrinsèque du marché est très forte, elle atteignait aujourd’hui 28 % contre 20 % pour le blé », a estimé lundi François Pignolet, directeur général adjoint du groupement de coopératives Axéréal, persuadé du succès à venir pour ce nouvel outil.
« Pour que le marché se mette en route, il faudrait atteindre la vitesse de croisière de 100 lots (5.000 tonnes) échangés par jour en moyenne d’ici à septembre-octobre (59 lots traités aujourd’hui) », a ajouté François Pignolet.
« Vu la taille de la production européenne de l’orge de brasserie en Europe, comparable à celle du colza, on pourrait espérer un développement équivalent et atteindre à maturité les 3.000 lots échangés chaque jour (150.000 tonnes) », a expliqué Lionel Porte, chef de produit pour Liffe NYSE Euronext, la plate-forme qui accueille les marchés à terme européens.
Le contrat de référence précise Gand et Anvers (Belgique) comme lieux de livraison pour deux variétés, Tipple et Sebastian. Mais l’idée de ce contrat de référence est qu’il puisse servir de base pour proposer des contrats indexés adaptés à d’autres variétés et d’autres lieux, et d’autres qualités, par un système de prime ou de décote.