La Commission européenne a demandé, lundi, des explications au groupe BASF après la découverte récente, dans un champ en Suède, de plants d'une pomme de terre génétiquement modifiée non encore autorisée dans l'UE.
« Manifestement, une bourde a été commise », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne. « Donc la Commission va demander à l'entreprise concernée de venir à Bruxelles pour expliquer la situation », a-t-il ajouté.
L'affaire, révélée par Greenpeace, concerne des plants d'une nouvelle pomme de terre OGM – non destinée à l'alimentation humaine mais dont l'amidon est utilisé dans l'industrie – que BASF développe. Elle est appelée Amadea.
Le groupe vient de demander à Bruxelles une autorisation de culture, six mois après avoir obtenu le feu vert à une première pomme de terre de ce type, Amflora, résistante à divers insectes et aujourd'hui cultivée dans trois pays européens : Suède, Allemagne et République tchèque.
« La Commission a été informée du fait qu'il y a contamination d'un champ en Suède et que des fleurs de l'Amadea, non encore autorisée au niveau de l'UE, ont été trouvées », a souligné le porte-parole.
BASF, de son côté, a confirmé dans un communiqué que « de faibles quantités de la pomme de terre Amadea ont été trouvées dans un champ d'Amflora » dans le cadre d'un contrôle interne, et que les autorités suédoises en ont été informées. Bruxelles entend aussi consulter les autorités suédoises, allemandes et tchèques après cet impair.
Greenpeace a qualifié la culture illégale de « manquement déplorable dans la domaine de la sécurité biologique ». « Qui sait quels sont les effets sur l'environnement de la culture de plants génétiquement modifiés qui n'ont pas encore fait l'objet de véritables test ? », s'est interrogée l'une de ses représentantes, Stefanie Hundsdorfer.
« Les firmes agrochimiques ont régulièrement mélangé des plantes OGM avec des semences normales, on ne peut pas leur faire confiance. Les gouvernements européens doivent empêcher la Commission d'autoriser de nouvelles cultures », a-t-elle ajouté.
Cette affaire survient au mauvais moment pour Bruxelles, qui a proposé en juillet une réforme du système d'autorisations de cultures des OGM en Europe.
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